Eglise Saint-Laurent
Adresse | Le Bourg, 71800 Saint-Laurent-en-Brionnais | |
Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
Coordonnées géographique | 4.25822, 46.2733 | |
Paroisse de rattachement | Paroisse Sainte-Marie-Sous-Dun | |
Protection Monuments historiques | En Partie |
Présentation
L’église paroissiale est située sur la commune de Saint-Laurent-en-Brionnais, au centre bourg, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Saint-Laurent-en-Brionnais fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de La Clayette-Chauffailles en Brionnais. L’église a conservé le chevet de l’époque romane et la nef a été reconstruite au XIXe siècle.
Saint Laurent est un personnage célèbre. Originaire de Huesca, en Aragon, il fut martyrisé, lors de la persécution de Valérien, le 10 août 258. La « passion » de saint Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n’est pas très crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape Sixte II, fut mis à mort, trois jours après le martyr de ce dernier et qu’il fut brûlé à petit feu sur un gril. On pense aujourd’hui qu’il fut décapité de la même manière que le pape Sixte. Quoiqu’il en soit, le diacre Laurent a toujours été vénéré, en Orient et en Occident, comme le plus célèbre des martyrs romains. Son martyr a dû impressionner les chrétiens de Rome. Il fut enterré le long de la voie Tiburtine, sur le « Campus Veranus », là où se trouve la basilique saint Laurent. Son nom est cité dans la première prière eucharistique.
Son iconographie est riche. En Orient, Laurent est associé aux diacres Etienne et Vincent de Saragosse. Il est généralement représenté portant la dalmatique du diacre, le livre de l’Evangile, la palme du martyre et le gril de son supplice qui est purement légendaire. Saint Laurent est le patron des pauvres.
Historique
Au XIIe siècle, la terre de Saint-Laurent apparaît dans les cartulaires des prieurés clunisiens de Marcigny et Paray-le-Monial : vers 1130, Guillaume de Munda donne au prieuré de Marcigny sa part du bois de Joux (2) ; Hugonis de Parriniaco, quant à lui, vend au prieuré de Paray deux manses situés in parrochia Sancti Laurentii (3). Dans le premier quart du XIIe siècle, le prieur de Paray cède ces deux manses à l'abbé de Cluny en échange du quart de l'église de Bois-Sainte-Marie et d'une terre à Colombier-en-Brionnais ; dans cette charte, Saint-Laurent est qualifié d'obédience (obedientiam Sancti Laurentii) (4). Au XIVe siècle, dans une liste des églises à la nomination des abbés de Cluny, Saint-Laurent-en-Brionnais apparaît comme le chef-lieu d'un doyenné (5). Sur un document de 1309, Jean Rigault a relevé la mention suivante : Prioratus seu decanatus Sancti-Laurencii Briennensis (6). En 1367, Jacques de Vanoise avoue tenir en fief les « droits censuels levés annuellement sur la maison du prieuré ou doyenné de Saint-Laurent-en-Brionnais » (7).
Parrochia, obedientia, decanatus désignent successivement la terre de Saint-Laurent. SaintLaurent est une paroisse dont l'église est donnée à l'abbaye de Cluny en 1039 par Archimbaud Le Blanc qui désire y voir fonder un monastère, et l'abbé décide de faire decette terre le siège d'une obédience. Ce terme désigne un ensemble de terres agricoles dont le fruit des récoltes alimente un monastère. Elle englobe aussi des églises dont les revenus sont reversés aux moines.On ignore quelles terres constituaient le doyenné de Saint-Laurent, en revanche, nous savons qu'au XIVe siècle, il ne comptait qu'une seule église, celle de Saint-Laurent-en Brionnais (8).Les doyennés clunisiens ont été recensés et étudiés par André Déléage, Alain Guerreau et Maria Hillebrandt, mais aucun d'eux ne mentionne Saint-Laurent-en-Brionnais(9).
Il est probable que quelques moines clunisiens se soient installés à Saint-Laurent pour administrer l'obédience, mais leur faible nombre ne justifiait pas la construction d'une église distincte de la paroissiale. Par conséquent, moines et fidèles devaient partager la même église.
Jusque dans les années 1960, l'église de Saint-Laurent-en-Brionnais est citée essentiellement pour son clocher. Il faut attendre l'année 2000 et les travaux de Matthias Hamann pour lire la première étude véritablement scientifique du site. Il cite des sources, décrit minutieusement l'édifice, et procède à une analyse fine du décor sculpté. À l'instar de Neil Stratford et d'Edson Armi, il établit un lien entre les chapiteaux de Saint-Laurent et ceux de Vauban, de La Chapelle-sous Dun, du portail de Vareilles, et des portails de Châteauneuf. En 2003, Marcello Angheben complète l'étude de la sculpture par une analyse iconographique. Concernant les travaux menés dans le bâtiment aux XIXe et XXe siècles (reconstruction de la nef et restaurations), une étude très documentée a été réalisée par Catherine Marion en 2010. Préalablement, en 1993, Cécile Durix avait procédé à un premier inventaire des sources, et Pierre Durix avait rédigé en 2000 un article sur les restaurations d'Antonin-Paul Selmersheim. Certains chercheurs se sont intéressés à la sculpture de Saint-Laurent, d'autres à son architecture, d'autres encore aux transformations survenues au XIXe siècle, mais il manque une étude globale. Les sources ont finalement été peu exploitées, et certaines complètement ignorées tel que les procès-verbaux de visites pastorales.
Description architecturale
L'église a conservé ses parties orientales romanes, à savoir un transept, une travée de chœur encadrée de bas-côtés, et un chevet à chapelles alignées.
Les parties romanes :
La croisée du transept est délimitée par quatre piles cruciformes flanquées de colonnes engagées, sauf sur leur face donnant dans le croisillon. Ces piles supportent des arcs en plein-cintre à triple rouleau. Les colonnes engagées assurent la retombée du rouleau interne, elles sont ornées de chapiteaux et de bases sculptées. Les murs nord et sud des bras du transept sont percés d'une baie en plein-cintre dont l'arc, à l'intérieur, est porté par deux colonnettes.Les arcades mettant en communication les bras du transept avec la nef sont modernes. Les arcades reliant les bras aux bas côtés du chœur sont en plein-cintre et à simple rouleau, elles reposent, d'un côté, sur les piles de la croisée et, de l'autre, sur un pilastre dont l'imposte est sculptée. L'imposte nord est ornée de rinceaux végétaux, l'imposte sud d'une frise d'entrelacs et d'une moulure en forme de corde.
La travée de chœur est encadrée, au nord et au sud, par des arcades à double rouleau portées par des colonnes engagées à chapiteaux et bases sculptés. La travée est couverte d'un berceau plein-cintre.
Les bas-côtés du chœur sont percés chacun d'une baie en plein-cintre, respectivement dans leurs murs nord et sud. La baie de la travée nord a été entièrement refaite lors de la restauration conduite par Selmersheim. Les travées sont voûtées en berceau plein-cintre.
Un arc en plein-cintre sépare la travée de chœur de l'abside. Le fond de l'hémicycle s'anime d'une arcature de cinq arcs en plein-cintre portés par des colonnettes à chapiteaux et bases sculptés. L'arcature est portée par un mur bahut couronné par une moulure moderne. Les trois arcs centraux sont percés chacun d'une baie en plein-cintre. Les deux arcs latéraux, aveugles, sont plus bas et plus étroits. L'abside est couverte d'un cul-de-four et épaulée par deux contreforts.
Les absidioles ouvrent sur les bas-côtés du chœur par un arc en plein-cintre. Elles sont éclairées par une baie axiale en plein-cintre et couverte en cul-de-four.
Le clocher s'élève à la croisée du transept. Il possède trois niveaux de baies. Le dernier niveau est légèrement en retrait par rapport aux précédents. Il a été fortement restauré au XIXe siècle par l'architecte Selmersheim. Toutes les faces sur chacun des niveaux sont percées de deux baies et parcourues par trois colonnes engagées, une placée au centre, entre les baies, et les deux autres latéralement. Ce qui varie d'un niveau à l'autre, c'est la forme des baies qui se complexifie plus on s'élève. Au premier niveau, il s'agit de simples baies en plein-cintre. Au second niveau, les baies en plein-cintre sont portées par des colonnettes à chapiteaux sculptés. Au troisième niveau, on observe des baies géminées en plein-cintre portées chacune par cinq colonnettes à chapiteaux sculptés. La moulure qui sépare le premier du deuxième niveau est ornée de billettes, celle placée entre le deuxième et le troisième niveau porte de grosses perles, enfin la corniche est portée par des modillons dont certains sont sculptés.
Le décor roman
Les chapiteaux sont l'œuvre d'un sculpteur (ou d'un atelier?) qui est également intervenu à Vauban, à La Chapelle-sous-Dun et aux portails de Vareilles et Châteauneuf.
Les caractéristiques de son travail ont été précisément décrites par C. Edson Armi (10). La restauration du décor sculpté, chapiteaux et bases de colonnes ornés de motifs végétaux, humains et animaliers, fut l’œuvre de deux sculpteurs de Paris, Corbel et Chervet. Ils sculptèrent 38 chapiteaux et 16 bases de colonnes de la tour, 96 griffes simples de bases, 6 corbeaux (4 pour le clocher et 2 pour l’abside). Dans le transept et le chœur, 5 astragales ornées et 10 bases des piles du clocher furent refaites, 2 demi-bases restaurées. Ils intervinrent dans la nef pour sculpter les 2 chapiteaux et abaques encadrant l’entrée du chœur (11). Ces chapiteaux sont l’exacte reproduction de deux chapiteaux de la nef d’Anzy-le-Duc (12).
Les chapiteaux datant de l’époque romane figurent des lions affrontés et des têtes humaines, quatre clercs se donnant, deux à deux, un baiser sur la bouche, et deux maîtres des lions (13). Les deux chapiteaux figurant David-Sanson terrassant le lion et un ange luttant contre un démon sont modernes.
Les parties reconstruites
La nef actuelle, à 3 vaisseaux de 4 travées, a été construite entre 1845 et 1847, suivant les plans de Claude Berthier. Elle comporte quatre travées, couvertes de voûtes d’arêtes et séparées par des arcs doubleaux en plein cintre. L’architecte Selmersheim qui dirigeait la restauration a reproduit le même système de voûtement que celui de l’église romane d’Anzy-le-Duc. Contrairement à d’autres reconstructions du XIXe siècle, celle-ci est parfaitement adaptée et proportionnée par rapport à la partie romane. Cette nouvelle nef a peut-être remplacé une nef datant de l’époque romane qui est visible sur le plan de l'église avant 1845 dressé par A.-P. Selmersheim, en 1872. De toute évidence, la nef ne fonctionne pas avec le chevet roman : elle n'est pas édifiée exactement sur le même axe, et ses murs sont très fins comparés à ceux des parties orientales. La finesse des murs et l'absence de contreforts permettent de conclure à une nef charpentée. Rien n'empêche de penser qu'il s'agit d'une nef du XIe siècle, ou du Xe, qui ouvrait sur un chevet simple avec travée de chœur et abside. Puis, au XIIe siècle, ce chevet a été détruit pour édifier les parties orientales actuelles.
Le portail occidental qui a été refait au XIXe siècle est particulièrement soigné : le tympan représente le Christ en Gloire entouré par les symboles des quatre Evangélistes ; il est encadré par trois archivoltes richement décorées qui reposent sur des colonnettes à chapiteaux sculptés.
Les modillons qui supportent les corniches représentent des têtes humaines qui reproduisent celles qui ornent les tailloirs des chapiteaux de chœur.
En résumé
Les moines de Cluny possèdent l'église et son temporel dès 1037, à la suite de la donation faite par Archimbaud Le Blanc(14). Dans le premier quart du XIIe siècle, le prieur de Paray cède à l'abbé deux manses qu'il possède dans la paroisse et, dans la charte, Saint Laurent est qualifié d'obédience (15). Étant donné la distance avec Cluny, il est probable que quelques moines clunisiens aient été chargés d'administrer l'obédience sur place. Cela expliquerait le développement des parties orientales de l'église, actuellement conservées dans leur état roman. Comme à Iguerande, l'église devait être utilisée à la fois par la communauté monastique et les paroissiens.
La nef actuelle date de 1845, mais le plan du chevet roman, comparable à ceux de Châteauneuf ou Semur-en-Brionnais, invite à restituer une nef romane à 3 vaisseaux. Pourtant, un plan de l'église avant 1845 montre une vaste nef unique. Par conséquent, il est possible que le chevet du XIIe siècle ait été greffé à une nef plus ancienne.
Un projet de restauration global des enduits et parements, intérieurs et extérieurs, est en cours.
Inventaire décor & mobilier
La statuaire en plâtre polychrome de style Saint-Sulpice est abondante et représente : le curé d’Ars, la Sacré-Cœur, saint Joseph et l’Enfant Jésus, saint Antoine de Padoue, saint Roch, saint Vincent de Paul, sainte Anne, sainte Catherine, sainte Germaine, sainte Jeanne d’Arc, sainte Philomène, et un crucifix. Les éléments les plus intéressants du mobilier sont dans les absidioles : à gauche, l’autel de la Vierge, en marbre, supporte une Vierge à l’Enfant (statue en bois dédoré du XVIIIe siècle) ; à droite, l’autel de saint Laurent, patron de la paroisse dont la statue en bois doré (fin XVIIIe-début XIXe siècle). Sur le côté droit, une statue de saint Abdon, en bois doré, peut être daté de la même période.
Rénovations, état, classement
Entretien du bâtiment
- État en 1705 : D'après les commentaires du visiteur, l'église n'est pas en très bon état. Le pavé, les murailles, les vitres ont besoin d'être repris.
- État en 1746 : Le visiteur constate que la couverture du clocher a besoin de réparations, « de même que quelques piliers dans le dehors ; les bois du clocher sont aussi en très mauvais état et hors de service, excepté trois ou quatre pièces ». Le pavé et la couverture de la nef ont également besoin de reprises.
- Travaux de 1847(16) : Outre la construction de la nef actuelle, des restaurations eurent lieu dans les parties romanes :
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reprise en sous-œuvre de la base des murs de l'abside et de l'absidiole nord « qui étaient fortement dégradés » ;
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remplacement de trois colonnes engagées en pierre de taille « des piliers du chœur » (6 m de hauteur chacune), mais conservation des chapiteaux d'origine;
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sur la tour du clocher, remplacement de 10 m de cordon et corniche, de colonnettes, des tablettes de deux baies, de trois voussoirs et de six modillons; reprise des joints.
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- Projet de restauration du clocher par André Berthier : 1864 (17) : Nous reprenons ici l'étude des sources réalisée par Catherine Marion. Dans un Rapport et estimation des travaux dressé le 6 mai 1864, André Berthier observe de nombreuses lézardes dans le clocher qu'il attribue à une insuffisante solidité du sol et des fondations, et à l'épaisseur trop modeste des voussoirs des arcs qui ne leur permet pas de résister au poids considérable de la tour. En outre, celle-ci penche fortement vers l'ouest et ses pierres sont disjointes. L'architecte pense que les deux piliers occidentaux pourraient s'affaisser, ce qui expliquerait que la tour soit entraînée de ce côté : « on voit les piles d'angles et les colonnettes fortement inclinées, le mur courbé et les pierres disjointes et déplacées. Cette partie supérieure est celle qui a le plus souffert, et la face ouest plus éprouvée encore que les autres, plus exposée aux intempéries et plus dégradée » est arrivée au point où elle menace la sécurité publique. André Berthier propose donc le parti selon lui le plus sage et le plus économique : sacrifier le dernier étage de la tour. « Par là on détruit la partie menaçante », on réduit le poids supporté par les arcs et les fondations des piles. On conserverait néanmoins une tour d'une hauteur suffisante, surmontant les bras du transept de 6,22 m. « Alors il deviendrait possible d'établir une flèche et de donner ainsi satisfaction au désir des habitants de la commune ». La flèche proposée, de 13 m de haut, devait être octogonale et couverte d'ardoises. La commune ne donna pas suite à cette proposition.
- 1874 : classement du chœur et du clocher au titre des monuments historiques.
- Travaux de 1876-1879 (18) : Nous reprenons ici l'étude des sources réalisée par Catherine Marion. En 1872, Antonin-Paul Selmersheim dresse un rapport sur l'état du clocher et prend systématiquement le contre pied de celui dressé par André Berthier en 1864. Il estime que ce qui a déstabilisé le clocher ce sont les travaux de 1845-1847. Les murs du clocher se sont retrouvés hors d'aplomb en de nombreux endroits, particulièrement au troisième étage qui a commencé à s'incliner dangereusement au-dessus de la nef. Les piles du transept, en bon état, sont parfaitement d'aplomb. Selmersheim propose de reconstruire partiellement le dernier étage du clocher : « Le dernier étage qui a le plus souffert nécessitera peut-être une reconstruction partielle après la consolidation des deux autres étages qui, faite par parties, ne présente aucun danger ». L'architecte dresse un projet de travaux en trois tranches : 1/ restauration du clocher, des quatre piliers du transept et de la coupole sur trompes ; 2/ construction d'un nouvel escalier d'accès au clocher pour ne plus devoir passer par les combles du transept ; restauration des soubassements et des pignons du chœur et du transept, des baies et vitraux; réfection des couvertures du chœur et des bras du transept; réfection des enduits intérieurs en dégageant les décors sculptés; 3/ réfection des couvertures des absides ; abaissement du sol autour du chœur pour faciliter l'écoulement des eaux de pluie ; abaissement du sol de la deuxième travée pour dégager la base des piles qui est à demi enterrée ; remaniement du dallage; construction de trois autels. Le chantier se fera finalement en une seule tranche :
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le troisième étage de la tour est démonté, puis remonté avec remplacement des pierres trop abîmées par de la pierre neuve de Saint-Laurent et de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf;
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reprise en sous-œuvre des quatre piles du transept dont la consolidation, plus importante que prévu, entraîne une dépense supplémentaire;
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reconstruction de la coupole de croisée;
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consolidation des murs de l'abside;
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le raccord de la voûte de la nef moderne contre le clocher, qui commençait à s'ouvrir, est refermé;
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la toiture du clocher est remplacée par une courte flèche couverte d'ardoise d'Angers;
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en 1877, Corbel et Chervet procèdent à la sculpture des chapiteaux et bases des quatre piles de la croisée et des trois étages du clocher:
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clocher : 38 chapiteaux, 16 bases, 96 griffes simples de bases, 4 corbeaux;
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transept et chœur: 5 astragales ornées, 2 corbeaux de l'abside, 10 bases des piles de croisée, 2 demi-bases restaurées;
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nef : 2 chapiteaux avec abaques encadrant l'entrée de la croisée, dont les modèles sont deux chapiteaux de la nef d' Anzy-le-Duc.
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- Travaux de 1917 (19) : Consolidation du beffroi suivant un devis de l'architecte Ventre approuvé le 27/09/1916. Les travaux sont exécutés en 1917.
- Travaux de 1922 (20) :Le beffroi est consolidé par le remplacement de plusieurs pièces de chêne. Le devis est rédigé le 31/01/1921. Les travaux sont exécutés en 1922.
- Travaux de 1926 (21) : L'ACMH Paul Gélis fait poser des abat-sons en ciment armé aux fenêtres du clocher. Le devis est rédigé le 22/03/1923. Les travaux sont exécutés en 1926.
- Travaux de 1929 (22) : L'ACMH Paul Gélis fait établir un caniveau pour l'assainissement des chapelles, restaure deux contreforts de ces mêmes chapelles et la tourelle d'accès au clocher (seuil et couverture). Le devis est rédigé le 28/03/1927. Les travaux sont exécutés en 1929.
- Travaux de 1932 (23) : Installation de l'éclairage électrique dans le chœur.
- Travaux de 1973 (24) : Les trois vitraux à personnages du chœur sont remplacés par des vitraux losangés réalisés par Henri Robert, maître verrier à Lyon.
- Travaux de 1984(25) : Réfection de la couverture du clocher sous la conduite de l'architecte Michel Jantzen.
- Travaux de 1996 (26) : Réfection de la couverture en tuiles canal.
Patrimoine local
Le manoir du Cray
Le site se trouve à 100 m au nord-ouest de l’église actuelle. Il reste le portail d’entrée en pierre, construit par la famille Du Cray, sur lequel on voit leur blason, surmonté d’un heaume. Le corps de logis comporte deux niveaux ainsi qu’un étage de combles. Sur le côté ouest, une niche abrite une statue de la vierge. Accolé à la façade, une tour circulaire de trois niveau abrite l’escalier à vis et le pigeonnier au dernier étage. Au-dessus de la porte chanfreinée est sculptée la devise de la famille Du Cray : « ampla satisque potens est sine labe domus » (est assez riche et puissante une maison sans tache) On peut lire également le cri « j’espère mieux » et la date «1584 ». Des armoiries sont sculptées sur une petite logette de guetteur, au sommet de la tour. La porte d’entrée était défendue par une petite bretèche et deux meurtrières cruciformes. (https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)
La tour de Corson
À 2 km au sud de l’église actuelle. Le site se trouve sur un petit plateau entre le ruisseau des Barres et celui des Monts. Il se composait, au début du XIXe, d’après le cadastre napoléonien, d’un corps de logis rectangulaire accolée d’une tour circulaire, en façade, à l’angle sud-est. Un grand bâtiment renfermant les communs se trouvait au nord. De tout cet ensemble, il ne reste plus que la tour d’angle circulaire, en ruine. Elle est élevée sur quatre niveaux. Le dernier abrite le pigeonnier. Les deux étages intermédiaires possèdent chacun une fenêtre à accolade. Une porte d’entrée avec un chanfrein, située au rez-de-chaussée, permet d’accéder à l’escalier contenu dans la tour. Trois canonnières sont placées à ce niveau, avec deux petite fenêtres carrés qui ont conservées leurs grilles. A l’extérieur, à environ 5 m du sol, un jour en archère a remplacé une ancienne ouverture rebouchée, dont il reste le linteau et un piédroit. Le sommet est terminé par un toit en poivrière, couvert en tuiles plates. Au premier étage une porte à accolade, donnant sur le corps de logis, a conservé un blason représentant un léopard avec des restes de devise. (https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)
Notes
1 : Le texte sur l’église de Saint-Laurent-en-Brionnais a été rédigée d’après la notice : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 3, Corpus, 2015, p. 128-149.
2 : Marcigny 303.
3 : Paray 38
4 : Paray 190 : charte passée sous l'abbatiat de Ponce de Melgueil.
5 : Bibliotheca Cluniacensis, col. 1753-56.
6 : RIGAULT s.d. : document conservé aux A.N. - P 595, f° 98.
7 : LEX 1897, p. 10-11
8 : Dans une liste des dépendances de l'abbaye de Cluny, établie vers 1346, l'obédience de Saint-Laurent ne contient qu'une église, celle de Saint-Laurent (Bibliotheca Cluniacensis, col. 1753-1756).
9 : DELEAGE 1941 ; GUERREAU 1980 b; HILLEBRANDT 1990.
10 : ARMI 2000.
11 : Marion, 2010, p. 51-61
12 : A.D. Saône-et-Loire, O 1844. Les sculpteurs facturent trois journées employées à des « estampages pour renseignement à Charlieu et Anzy-le-Duc.
13 : ANGHEBEN, 1998, vol. 3, catalogue, p. 91-92
14 :Cluny 2922.
15 : Paray 190 ([...] qui tune tenebat obedientiam Sancti Laurentii).
16 : ADSL- 0 1844 (devis du 10/05/1847 et état d'avancement rédigé par Jean Delangle le 06/08/1850). DURIX C.
1993, p. 95 ; MARION 2010, p. 52-53.
17 : ADSL - 0 1844. MARION 2010, p. 53-54.
18 : MAP- 81/71/453 et 82/71/1017 ; ADSL- 1T 273 et O 1844. DURIX C. 1993, p. 95-96 ; MARION 2010, p. 54-55.
19 : ADSL- 1T 273 ; MAP - 81/71/41. DURIX C. 1993, p. 96-97.
20 : ADSL- 1T 273 ; MAP - 81/71/41. DURIX C. 1993, p. 97 ; MARION 2010, p. 56.
21 : ADSL- 1T 273 ; MAP - 81/71/41. DURIX C. 1993, p. 98 ; MARION 2010, p. 56.
22 : ADSL- 1T 273 ; MAP - 81/71/41. DURIX C. 1993, p. 98 ; MARION 2010, p. 56.
23 : ADSL- 1T 273. DURIX C. 1993, p. 98.
24 : MARION 2010, p. 56.
25 : ADCO - 1252 W 590 Ex.84 / Ch.56.20 / Art.30. DURIX C. 1993, p. 99.
26 : DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier de protection.
Sources
- 1037 Avant son départ pour Jérusalem, le vicomte Archimbaud Le Blanc donne à l'abbaye de Cluny l'église Saint-Laurent : unam ecclesiam in honore beati Laurentii martyris dicatam, in pago Matisconensi sitam, cum omnibus que ad ipsam ecclesiam pertinent, totum ad integrum, quesitum et inquirendum, in campis, pratis, terris cultis et incultis. Source : Cluny 2922 Biblio : RAMEAU s.d., p. 192 ; CHARMASSE 1909, p. 105 ; J.-B. Derost - BSEB Août 1927, p. 250 ; HAMANN 2000 a ; MARION 2010, p. 51
- 1039 À son retour de Jérusalem, le vicomte Archimbaud Le Blanc confirme à l'abbé de Cluny la donation de l'église. Il souligne avoir déjà fait avant, par un autre testament, don à l'abbaye de Cluny de l'église Saint-Laurent, voisine du manse du Vignoux, avec le vœu et souhait que, par l'autorité de l'abbé dudit Cluny, les moines de Cluny se dotent d'une habitation permanente (perpetuam habitationem) à Saint-Laurent. Les dons déjà faits, ceux qu'il fait et ceux qu'il envisage doivent être utilisés pour cette installation. Source : Cluny 2932 Biblio : RAMEAU s.d., p. 192 ; CHARMASSE 1909, p. 105 ; J.-B. Derost - BSEB Août 1927, p. 250 ; Fiche de préinventaire 1970 (ADSL - 5Fi 437}; JAL F. 1997, p. 69; HAMANN 2000 a; MARION 2010, p. 51
- 1055-1057 Dans un privilège accordé par le pape Victor Il à Cluny est mentionnée, dans le comté de Mâcon : Burguliensem vil/am ecclesiam Sancti Laurentii. Source : Bullarium Cluniacense, p. 13
- 1057-1058 Dans un privilège accordé par le pape Étienne IX à Cluny est mentionnée, dans le comté de Mâcon : ecclesiam Sancti Laurentii. Source : Bullarium Cluniacense, p. 15
- 1073-1085 Dans un privilège accordé par le pape Grégoire VII à Cluny est mentionnée, dans le comté de Mâcon : ecclesiam Sancti Laurentii. Source : Bullarium Cluniacense, p. 18
- 1109-1122 Le prieur de Paray cède à l'abbé de Cluny deux manses qu'il possédait dans la paroisse de Saint-Laurent-en-Brionnais. Dans la charte, Saint-Laurent est qualifié d'obédience, laquelle est tenue par un certain Hugues Xartines (Hugone Xartines qui tune tenebat obedientiam Sancti Laurentii). Source : Paray 38 et 190 Biblio : PEPKE 1994, p. 151 ; JAL F. 1997, p. 69; HAMANN 2000 a ; MARION 2010, p.51
- 1295 Mention de : curato ecclesie Sancti Laurentii Briennensis. Source : Cluny 5410
- XIVe Dans un compte, mention du Prior Sancti Laurentii Briennensis et de la Curatus Sancti Laurencii Briennensi. Source : Compte du XIVe s.
- XVe Mention de I'ecclesia Sancti Laurentii Briennensis. Patron : abbé de Cluny. Source : Pouillé antérieur à 1412.
- 1513 Mention de I'ecclesia Sancti Laurentii Briennensis. Présentateur : abbé de Cluny. Source : Pouillé de 1513 Biblio : VIREY 1935, p. 395 ; HAMANN 2000 a
- 1592 L'abbé de Cluny, Claude de Guise, vend l'obédience à la dame de La Bazelle. Les habitants de Saint-Laurent réclament un curé résident pour la paroisse.
- Source : ADSL- H 22/2, f0 311v, Biblio : RAMEAU s.d., p. 193 ; Fiche de pré-inventaire 1970 ; MARION 2010, p. 51
- 1612 Visite pastorale par l'évêque de Mâcon Gaspard Dinet. Source : BM Dijon - ms. 824 (source que nous n'avons pas consultée) Biblio : RAMEAU s.d., p. 192
- 1672 Visite pastorale de la paroisse par l'évêque de Mâcon Michel Colbert de Saint-Pouange. Procès-verbal pour le spirituel. Nominateur : abbé de Cluny. Source : ADSL-4G 6 Biblio : RAMEAU s.d., p. 193
- 1705 Visite pastorale de l'église paroissiale par !'archiprêtre de Charlieu Jean Chavanes. Source : ADSL- G 77 Biblio : RAMEAU s.d., p. 193
- 1746 Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Laurent par l'évêque de Mâcon Henri-Constance de Lort de Sérignan de Valras. Nominateur : abbé de Cluny. Source éditée : DECHELETTE (éd.) 1898-1902, t. 5, p. 473-476, t. 6, p. 403-408 1
- 1757 Réponse donnée par le curé de Saint-Laurent-en-Brionnais lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini : « Le clocher est une tour carrée, haute de 40 pieds, assez belle ». Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 216-217
- 1826 Représentation de l'église sur le cadastre Source : ADSL- cadastre napoléonien, section B2, n° 356
- 1843 Le curé Farges et l'entrepreneur Jean Delangle, de Baudemont, élaborent un projet de reconstruction de la nef, au motif qu'elle est trop petite et nécessite des réparations. Le devis date du 17/02/1843 et s'élève à 11487,66 Frs. Le conseil des bâtiments civils le rejette considérant « que la petite église dont il s'agit paraît digne d'attention, et que dans l'intérêt de l'art, aussi bien que dans l'intérêt de la commune, il convient que le projet de l'agrandir et d'en reconstruire une partie, soit préparé avec soin et intelligence », il invite donc la commune à faire appel à un « architecte capable », et c'est Claude Berthier qui est retenu. Source : ADSL- 0 1844. biblio : Fiche de pré-inventaire 1970 ; MARION 2010, p. 52
- 1844-1850 Claude Berthier rédige des plans et devis le 01/10/1844 (ces documents ont aujourd'hui disparu). Ils sont validés par le conseil municipal le 19/01/1845. Le projet consiste à remplacer la nef unique par une nef à trois vaisseaux. Lestravaux sont adjugés à l'entrepreneur Jean Delangle le 11/06/1845 et commencent en août 1845. Le 10/05/1847, un devis supplémentaire est dressé pour la réalisation du décor sculpté. Les travaux sont terminés le 06/08/1850. Source : ADSL- 0 1844 Biblio : Marion 2010, p. 52-53 souligne que « le dossier technique de la reconstruction de la nef, avec les plans, semble avoir disparu en même temps que les archives de la cure de Saint-Laurent».
- 1864 Le clocher menace ruine. L'architecte André Berthier propose de supprimer le dernier niveau de la tour et d'installer une flèche de 13 m de haut. La commune ne donne pas suite au projet. Source : ADSL- 0 1844, biblio : MARION 2010, p. 53-54
- 1872 L'architecte Antonin-Paul Selmersheim vient faire une visite d'inspection. Le 15/11/1872, il rédige un rapport et un projet de restauration du chœur et du clocher accompagné de relevés. Il prévoit trois phases de travaux en fonction de l'urgence des réparations. Source : MAP - 81/71/453 ; relevés 82/71/1017, n° 7188 ; copie des relevés à la DRAC Bourgogne - CRMH - dossier de protection Biblio : MARION 2010, p. 54
- 1874 En avril 1873, le maire, Joseph Robin, fait une demande officielle de classement de l'église au titre des Monuments historiques. Le 01/05/1874, l'architecte Selmersheim produit un bref rapport destiné à la Commission des Monuments historiques dans lequel il souligne que le classement ne doit porter que sur le chœur et le clocher. Le dossier passe devant la commission le 07/06/1874, avec un rapport très favorable d'Eugène Viollet-le-Duc. L'église est classée le 30/07/1874. Source : base Mérimée ; MAP - 80/15/10, Biblio : DURIX P. 2000, p. 315-319 ; MARION 2010, p. 55
- 1876-1879 Les travaux projetés par Selmersheim en 1872 commencent durant l'été 1876. Ils ont été fondus en une seule tranche au lieu des trois initialement prévues. L'architecte en charge de la surveillance du chantier est André della Jogna. Les adjudicataires sont André Robin (maçonnerie), Louis-Benoît Lathuillière (charpente et serrurerie), François Barbé (couverture) et Corbel et Chervet (sculpture). La réception des travaux a lieu le 01/07/1879. Source : ADSL- 1T 273 ; ADSL- 0 1844 ; AN - F/19/4693 Biblio : Fiche de pré-inventaire 1970 ; DURIX P. 2000, p. 315-319 ; MARION 2010, p.55
- Fin XIXe Photographies de l'église par le frère Maxime Dubois Source : ADL- 8 Fi 151, 214 et 215
- 1992 Plans réalisés par les étudiants de la Faculté d’architecture de l’Université polytechnique de Gdansk (Pologne). Source : CEP
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