Introduction

La commune rurale de Huilly-sur-Seille se situe dans le département de Saône-et-Loire (71) au sud de la région Bourgogne Franche-Comté. Depuis 2014 elle est rattachée à la communauté de communes Terres de Bresse dont le siège est basé à Cuisery, qui regroupe 25 communes entre Tournus et la Bresse Louhannaise pour un total d’environ 22 000 habitants. Au bourg, se situe l’église Saint Georges –anciennement Saint Jean d’Huilly – du XIe siècle. Dans une charte de 981, Henri, prince d’Allemagne, fit don de cette église à la Sainte et Vénérable Eglise de Saint Valérien et de Saint Philibert du monastère de Tournus. En échange, l’abbé et les moines de l’actuelle abbaye lui concédèrent la chapelle Saint Maurice de Jouvençon, aujourd’hui en ruines. Par la suite, Saint Georges devint le saint patron de l’église d’Huilly. On peut admirer sa statue en bois, datant du XVe siècle, au-dessus de la porte principale.

Historique

Plusieurs noms désignent Huilly-sur-Seille à travers le temps : Huilliacum, Huilleium, Anguiliacus et simplement Hully puis Huilly plus récemment. Dépendant originellement de l’archiprêtré de Bresse, la commune fut rattachée à Ormes au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. (1)
Une charte du Cartulaire de Mâcon mentionne, en 981, « Henri donna à l’Église de la Sainte Mère de Dieu, de S. Valérien, et de S. Filibert, du Monastère de Tournus dont Eude étoit Abbé, l’Église de S. Jean d’Hulli, à condition qu’il en auroit l’usufruit pendant toute la vie […] » (2) L’église était donc à l’origine vocable de Saint Jean (aujourd’hui Saint Georges, comme son nom l’indique) et dépendait de l’abbaye de Tournus. Le pape Calixte II la mentionne comme possession de Saint-Philibert en 1120 dans une de ses bulles, sous le nom d’Aguiliacus. (3)
Au cours du XIXe siècle, plusieurs campagnes de restaurations sont effectuées à l’église. (4) Suite à un orage ayant provoqué des dommages conséquents à la flèche au cours de l’année 1835, celle-ci est restaurée. Après plusieurs devis effectués auprès de différents professionnels, c’est Joseph Saul qui s’en charge. Les travaux se terminent le 20 septembre 1840. Cinq ans plus tard, un devis concernant la construction d’une sacristie est réalisé par M. Pinchard, architecte. Quelques réparations à l’église et au clocher sont effectuées en urgence en 1858 à cause d’un état de dégradation trop important. Les dernières restaurations du siècle se concluent au cours de l’année 1877, ce qui inclut la sacristie (32 ans après le devis) ainsi que la réfection de la couverture du chœur et de l’abside, la réparation du plafond de la nef et enfin le percement de six fenêtres et d’une porte latérale.
Les dernières restaurations ont lieu à la fin du XXe siècle, en 1994 plus précisément. 80 000 francs de subventions sont accordés par le Fondation de Sauvegarde de l’Art Français afin de permettre de retirer les enduits extérieurs sur l’église ainsi que le dégagement du plafond de la nef et d’une porte anciennement murée. (5) Un certain nombre d’autres opérations sont effectuées : la statue de saint Georges est restaurée, un nouvel autel en pierre de Préty est installé, les vitraux sont restaurés, tout comme la couverture et la charpente de la nef, du chœur, de l’abside et du clocher, sur lesquels sont également réalisées des opérations de zinguerie. (6)

 (Texte réalisé par Nathan Chauveau, étudiant en Master 2 histoire de l’art à l’université de Bourgogne, mars 2024)

Description architecturale

L’église d’Huilly-sur-Seille se compose d’une nef unique rectangulaire, d’un chœur à une travée surmonté d’un clocher et suivi d’une abside en hémicycle voûtée en cul-de-four brisé, ainsi qu’une sacristie au nord du chœur depuis 1877, accompagnée d’une sorte de tour contenant des escaliers afin d’accéder au clocher. Tout l’appareillage extérieur est rendu visible par l’absence d’enduits depuis 1994. La toiture est réalisée en tuiles pour l’ensemble de l’édifice, que ce soit au niveau de la nef, de l’abside, de la sacristie, du clocher et même des contreforts. Sur la façade occidentale, la porte principale s’ouvre sur un linteau en plein cintre, tandis que la seconde se trouve sur le mur nord de la nef, entre les deux dernières baies. Le portail ne dispose d’aucun ornement particulier. Une fine ouverture en plein cintre perce la partie supérieure du mur, tandis qu’une croix surmonte le pignon. Une corniche à modillons simples souligne la nef, la « tour » d’escaliers, le chœur et l’abside. Quatre contreforts - les deux plus massifs soutenant l’arc séparant le chœur de l’abside – soutiennent. Deux autres soutiennent l’arc triomphal entre la nef et le chœur, tandis que deux beaucoup plus modestes soutiennent le clocher en face nord et sud, sur les toitures du chœur (au sud) et de l’abside (au nord). Le clocher, de plan carré, arbore des baies géminées en plein cintre sur ses quatre faces et est doté d’une flèche à quatre pans. L’empreinte d’un arc en plein cintre est visible sur les faces nord et sud. Il comporte deux cloches : la plus grande, fondue en 1812, porte l’inscription « J’ai eu pour parrain, en l’an 1812, monsieur Bénigne Victor Baron Legouz de Saint-Seine et pour marraine dame Adélaïde Françoise Jeanne de Boistel. » (7) La seconde, plus petite, arbore cette inscription : « J’ai eu pour parrain monsieur François Mugnier, maire de la commune, et pour marraine Anne-Marie Crétin, épouse de Pierre Colas. » (8)

À l’intérieur, la nef dispose de poutres apparentes depuis la campagne de restauration de 1994, étant autrefois plafonnée. Quatre baies en plein cintre à l’ébrasement plutôt profond et de dimensions et de hauteur égales sont disposées régulièrement tout au long des murs nord et sud de la nef. Une statue équestre de saint Georges surmonte la porte ouest. Notons la présence de deux dalles gravées devant cette porte, ainsi que deux autres près de la porte latérale, vraisemblablement funéraires compte tenu de leur format. Un arc triomphal brisé ouvre l’accès au chœur, voûté en berceau brisé. Deux arcs en plein cintre sont visibles sur les murs nord et sud de la seule travée dudit chœur. Leur fonction originelle est aujourd’hui inconnue, peut-être y avait-il autrefois deux chapelles latérales, ou bien ces arcs ne sont que les traces d’un projet inachevé. L’abside en hémicycle est quant à elle voûtée en cul-de-four brisé. Elle comporte quatre baies en plein cintre.

Décor & Mobilier

• Statue équestre de saint Georges, bois polychrome (noyer) (9), XVIe siècle. Restauration en 1994. Classé au titre des Monuments Historiques le 3 septembre 1997. (10)
• Statue de sainte Jeanne d’Arc.
• Statue du Curé d’Ars.
• Statue de saint Antoine de Padoue.
• Statue de sainte Thérèse de Lisieux.
• Statue de saint Joseph.
• Statue de saint Antoine l’Ermite.
• Statue de la sainte Vierge, bois doré, autel nord de la nef.
• Statue de saint Georges, bois doré, autel sud de la nef.
• Statue de sainte Marguerite-Marie Alacoque.
• Statue de sainte Jeanne de Chantal.
• Série de tableaux représentant le Chemin de Croix le long de la nef.
• Chandeliers.
• Crucifix.
• Confessionnal.

Photos

Restaurations

XIXe siècle :
• 1840 : Flèche du clocher.
• 1858 : Réparations à l’église et au clocher.
• 1877 : Construction de la sacristie ; couverture du chœur et de l’abside ; réparation du plafond de la nef ; percement de six fenêtres et d’une porte latérale.

XXe siècle :
• 1994 : Restaurations extérieures et intérieures : enduits extérieurs retirés, dégagement du plafond de la nef ; restauration de la statue de saint Georges, nouvel autel en pierre de Préty, restauration des vitraux, de la couverture et la charpente de la nef, du chœur, de l’abside et du clocher ; opérations de zinguerie.

Iconographie ancienne

Plans cadastraux

Reférences

Base Oursel :
• ADSL, 5 FI 234/1 (Fiche objet de repérage – Statue représentant saint Martin ou saint Georges)
• ADSL, 5 FI 234/1 (Fiche de repérage – Église paroissiale Saint-Georges)

Base Palissy :
• Monuments historiques, Notice PM71001032 - Groupe sculpté : Saint Georges à cheval, 1999.

Sitographie
• https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/huilly-sur-seille-eglise-saint-georges/

Actualités & visites

Pour suivre l’actualité de l’église, contactez la mairie :
Mairie
1445 Grand’rue
71290 Huilly-sur-Seille
Tél. 03 85 40 13 45
Mail : mairie-huilly-sur-seille@wanadoo.fr
https://www.huilly-sur-seille.fr/

Associations engagées

Le Comité Saint-Georges est né dans les années 90 avec pour objectif principal de soulever des fonds afin de restaurer l’église de Huilly-Sur-Seille. Les bénéfices générés par l’organisation d’un repas paroissial annuel accompagné d’une tombola sous forme de vente de cartes postales permettent à cette époque de rembourser l’emprunt contracté dans le cadre des travaux. Ce sont les bénévoles du comité et du conseil municipal qui confectionne le repas et assure le service aux nombreux participants qui remplissent la salle des fêtes : petit à petit la traditionnelle « poule au riz » a cédée sa place à un menu plus élaboré, toujours à base de poulet…
Depuis la fin de la restauration de l’église, le bénéfice annuel de l’association continue à être utilisé pour payer le chauffage du bâtiment ou des équipements spécifiques, mais également pour rénover d’autres monuments de la commune comme les calvaires dans les hameaux !

La présidente : Corinne LONJARET – 06 78 69 80 70 – lonjaret.chris@wanadoo.fr

Patrimoine local

La Ferme des Crusoé

Un projet initié par l’Association Européenne de Coopération Internationale. La ferme est un lieu pédagogique qui vise l’enseignement de la permaculture et de l’agro-foresterie.
Ouvert au public sur rendez-vous ou via les différentes activités éducatives prévues au courant de l’année, la ferme se compose de 3 zones importantes. Une zone potagère, une zone forêt nourricière et une zone ferme qui se composent d’ânesses et de poules. Le projet a vu le jour en juillet 2019 et nous comptons avoir complété sa mise en place d’ici la fin 2022. La forêt nourricière est la dernière étape qui nous reste à finaliser afin d’avoir tous les outils pédagogiques déployés pour le grand public. Dès septembre 2021 nous accueillerons nos premiers groupes d’élèves et d’étudiants afin de les sensibiliser à une autre approche de l’agriculture qui soit moins dommageable pour l’environnement et la biodiversité.
Nous avons une page sur Facebook sur laquelle nous annonçons nos différentes activités : https://www.facebook.com/groups/1844213159044400

Mottes

Dans la forêt de Molaise, subsistent d’anciens vestiges de l’époque gallo-romaine et du Moyen-âge constitués par des mottes. Tertres de 20 à 30 mètres de diamètre, hautes de quelques mètres et entourées souvent d’un fossé, des constructions sommaires servaient de refuge contre les assaillants. On peut encore voir, à proximité de la route allant de la ferme de la Cure à la ferme de Moley, ce qu’il reste d’une de ces mottes avec son double fossé.
Au hameau de Molaise, on aperçoit le Moulin de la Folie, belle reconstruction du 18e siècle et ancienne dépendance du château de Molaise (privé). Plus loin, un calvaire rappelle l’assassinat en 1793 du curé de l’église qui habitait la ferme située à proximité, devenue « Ferme de la Cure ». (Source : https://www.huilly-sur-seille.fr/tourisme-patrimoine/presentation-de-la-commune/ ; https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)

Notes

1 : DICKSON, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Chalon, 1935, p. 173.
2 : JUÉNIN, Nouvelle histoire de l’abbaye de Saint Philibert et de la ville de Tournus, 1733, p. 83.
3 : LONGNON, Pouillés de la province de Lyon, 1904, p. 42
4 : OURSEL, « Le 19e siècle et l'art roman : l'exemple de l'ancien archiprêtré d'Ormes », Images de Saône-et-Loire, 2003, p. 5.
5 : https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/huilly-sur-seille-eglise-saint-georges/
6 : Mairie d’Huilly-sur-Seille, Historique de l’église d’Huilly-sur-Seille.
7 : Ibid.
8 : Ibid.
9 : Marie d’Huilly, Ibid.
10 : Monuments historiques, Notice PM71001032 - Groupe sculpté : Saint Georges à cheval, 1999.

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