Eglise de Semur-en-Brionnais
Adresse | Le Bourg, 71110 Semur-en-Brionnais, France | |
Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
Coordonnées géographique | 4.08706, 46.2634 | |
Paroisse de rattachement | ||
Protection Monuments historiques | Oui |
Présentation
L'église paroissiale est située dans la commune de Semur-en-Brionnais, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Semur-en-Brionnais fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de Semur-en-Brionnais. L’église Saint-Hilaire est entièrement romane.
Semur (sinemurus : terme prélatin, senmurus en 879) est un nom ancien dont l’étymologie est incertaine. « Senemurum » semble désigner une citadelle placée sur un éperon barré qui allait devenir le chef-lieu du pays brionnais. (2).
Hilaire de Poitiers (en latin Hilarius Pictaviensis) est le premier évêque de Poitiers réellement attesté, né vers 315 et mort en 367. Il est de même l'un des premiers écrivains latins chrétiens. Théologien du IVe siècle, il fut un grand défenseur de l'orthodoxie nicéenne face à l'arianisme et au sabellianisme. Il a été désigné par le titre d’« Athanase de l’Occident » en raison de son action énergique et pastorale dans la promotion de l'orthodoxie chrétienne. Il a été élevé au rang de Docteur de l'Église par le pape Pie IX en 1851. Saint pour les catholiques et les orthodoxes, il est commémoré le 13 janvier selon le Martyrologe romain. Il est déjà marié et père d'une fille quand il devient évêque. Sa fille, Abra de Poitiers, est reconnue sainte par l'Église catholique et l'Église orthodoxe et commémorée le 1er décembre. (3)
Historique
Avant l’An Mille, Semur était une châtellenie relevant des comtes de Châlon et qui eût bientôt ses propres barons. Le plus illustre représentant de la famille des Sires de Semur a été saint Hugues, le grand abbé de Cluny (1049-1109), bâtisseur de l’église abbatiale la plus grande de toute la Chrétienté. Vers 1274, Semur devint le siège d’une paroisse indépendante administrée par un chapitre de chanoines. Cette église fut pillée une première fois, en 1364, par les troupes anglaises du Prince de Galles, et incendiée, plus tard, par les Calvinistes, en 1576. D'abord chapelle, puis église paroissiale et collégiale, Saint-Hilaire se trouve au cœur du bourg actuel et était au Moyen Âge au centre du bourg castral des sires de Semur.
L'église est décrite pour la première fois par Édouard Jeannez dans L'art roman à Charlieu et dans les régions voisines, puis par André Rhein en 1920, Jean Virey en 1926, Raymond Oursel en 1956, et Sophie Favrolt en 1994 dans le cadre d'un mémoire de Maîtrise(4). En 2006, Anelise Nicolier a consacré son mémoire de Master 2 à cette église et, en 2008, Gil Fishhof a soutenu une thèse consacrée en grande partie au programme iconographique du portail ouest(5).
Description architecturale
L'église Saint-Hilaire est située au cœur du bourg castral, à l'ouest du château. Son édification, au cours du XIIe siècle, a entraîné la destruction d'une église plus ancienne signalée pour la première fois en 1120(6). C'était une chapelle appartenant au prieuré de Marcigny. On suppose qu'il s'agissait à l'origine d'une chapelle castrale dont la construction pourrait avoir été contemporaine de celle de la forteresse, et qu'elle fut donnée au prieuré par les seigneurs de Semur.
Au cours des années 1140, l'église échappa au prieuré de Marcigny et revint à l'évêque d'Autun(7). Dès lors, elle n'est plus qualifiée de capella mais d'ecclesia, terme certes imprécis mais qui, couplé à cet épisode du transfert à l'évêque, indique probablement que l'église est devenue paroissiale. Jusqu'alors la forteresse dépendait de l'église paroissiale Saint-Martin-la-Vallée. Concrètement, la première attestation dans les sources du statut paroissial de Saint-Hilaire ne date que de 1274 au moment où l'église accède au titre de collégiale(8).
Longue de 37 m et large de 16 m, l'église actuelle présente une nef à trois vaisseaux de quatre travées ouvrant sur un transept très peu saillant.La nef communique avec les deux bas-côtés par de grandes arcades en cintre brisé. On retrouve l’arc brisé dans toutes les parties de l’édifice comme à Paray, Cluny et Autun. L’influence clunisienne s’observe également dans le triple étagement de la nef. Entre le niveau des grandes arcades et celui des fenêtres hautes s’ouvre un triforium qui forme, tout autour de la nef, une élégante galerie décorative, sans aucune fonction de circulation.
Les piliers cruciformes sont cantonnés, du côté de la nef, de pilastres cannelés également de style clunisien. Les croisillons sont voûtés en berceau brisé tandis que la croisée est surmontée d’une lanterne octogonale reposant sur des trompes et ornée d’arcades, sous la coupole. Les bas-côtés sont voûtés d’arêtes séparées par des arcs doubleaux en cintre brisé tandis que les trois premières travées de la nef sont couvertes d’une voûte en plein cintre, surbaissée, qui a été refaite au début du XIXème siècle.
L'ampleur des dimensions et la présence d'un transept distinguent Saint-Hilaire des autres églises paroissiales du Brionnais généralement plus modestes. Le chœur est développé lui aussi puisque deux bas-côtés encadrent la travée de chœur ouvrant sur une abside encadrée d'absidioles.L'édifice est construit en appareil réglé de pierres de taille ; majoritairement du calcaire à entroques. Les murs ont une épaisseur d'environ un mètre. Les lieux d'approvisionnement en matériaux de construction étaient proches du chantier, puisque les carrières se situaient sur le versant nord de la vallée, en dessous du château, et le long de la route menant à Marcigny.
La nef
L'élévation du vaisseau central de la nef est tripartite, grandes-arcades/ arcature/ fenêtres hautes, c'est un cas unique en Brionnais. En 1920, dans un article du Bulletin monumental, André Rhein fut le premier à relever une irrégularité surprenante : un double cordon de perles qui court dans le transept entre les deux niveaux de l'élévation en passant par les tailloirs des piles de la croisée, se poursuit dans le vaisseau central de la nef sur une vingtaine de centimètres et s'interrompt brutalement(9). Il reprend environ quarante centimètres plus haut, au-dessus des grandes-arcades. André Rhein interprète ce décalage comme la preuve d'un changement de projet. Il suppose qu'on prévoyait de construire une nef plus basse dont la voûte aurait reposé sur le cordon inférieur.Lors du changement de projet, les bras, la croisée et le tambour de la coupole du transept devaient être construits, en revanche la nef était à peine amorcée si bien que la nef actuelle appartient dans son intégralité au nouveau projet.Le cordon de perles a été légèrement remonté pour donner un peu plus d'ampleur aux grandes-arcades.
La nouvelle nef répond à un double objectif, d'une part monumentaliser l'édifice, d'autre part, lui donner une apparence clunisienne. En effet, l'élévation tripartite, le tracé brisé des arcs et du berceau, les pilastres cannelés, « une tribune en encorbellement » au revers de la façade et le programme iconographique du portail ouest attestent que le modèle suivi est la troisième abbatiale de Cluny. Le seul écart que les constructeurs se sont accordés par rapport à l'original est de laisser l'arcature du second niveau ouverte sur les combles, alors qu'à Cluny elle était aveugle. Aujourd'hui, cette différence ne se perçoit plus car l'arcature à Saint-Hilaire a été bouchée par une maçonnerie de briques. C'est par ces mêmes combles qu'on rejoint la tribune située au revers de la façade et dont la fonction demeure une énigme.Cet élément est caractéristique des églises clunisiennes où l'absidiole de la chapelle haute de l'avant-nef fait saillie dans la nef.
Dans l'église Saint-Hilaire, le parti est brionnais dans le sanctuaire, clunisien dans la nef mais l'ensemble du décor sculpté se situe dans la filiation de l'avant-nef de Charlieu. Les motifs ornementaux (billettes en damier, perles, oves, rangs d'arceaux, rubans plissés), les compositions végétales (fleurons trilobés, rosaces ornées de perles trouées, rameaux sinueux, bagues végétales autour des fûts), les chapiteaux (chapiteaux à feuilles d'acanthe ou à feuilles lisses gansées de perles) se déploient dans les deux édifices avec la même profusion. Le thème de la femme mordue au sein par un serpent et un crapaud sculpté au portail nord de Charlieu n'est reproduit qu'une seule fois dans la sculpture romane bourguignonne, au portail occidental de Saint-Hilaire(10). Les diables-atlantes du chœur de Semur rappellent dans leur traitement une Vierge à l'Enfant provenant de l'abbaye de Charlieu et aujourd'hui conservée au musée Déchelette de Roanne. C'est Saint-Hilaire qui est inspirée de Saint-Fortunat et non l'inverse.Pour Anelise Nicolier qui suit Niel Stratford,Saint-Hilaire aurait donc été édifiée dans le dernier tiers du XIIe siècle.
Le clocher
Le clocher est octogonal. Le niveau surmontant la souche ne possède pas de baies simples comme il est fréquent dans les tours à deux niveaux mais des baies géminées aveugles portées au centre par un pilastre cannelé et latéralement par des colonnettes, chaque support porte un chapiteau sculpté. Ces baies présentent une voussure à deux rouleaux, plus un rouleau d'archivolte orné de billettes en damier. La moulure séparant les deux niveaux de baies est portée par des sortes de modillons en forme de prismes. Les baies géminées du deuxième niveau présentent une voussure brisée dont les rouleaux sont portés par six colonnettes logées dans un ébrasement à ressauts. Chaque face de la tour, au second niveau, est encadrée par des colonnes sur lesquelles font bagues les rouleaux d'archivoltes. Enfin, comme nous le disions précédemment, ce niveau est couronné par une arcature aveugle composée de petits arcs brisés. Aucun clocher n'est comparable.
L’iconographie du portail ouest
Le désintérêt des historiens d'art pour l'église de Semur s'explique en partie par les jugements sévères qui ont très tôt été portés sur sa sculpture.Il a fallu attendre la fin des années 2000 pour que Gil Fishhof et Avital Heyman proposent une analyse du programme iconographique(11).
Au tympan figure une Maiestas Domini : le Christ trône dans une mandorle, il fait le geste de bénédiction de la main droite et tient le Livre dans l'autre. Deux anges et le tétramorphe l'entourent. À la clé du rouleau d'archivolte est représenté l'Agneau portant le nimbe crucifère.
Au linteau, le thème iconographique retenu est l'intervention de saint Hilaire au concile de Séleucie. Quelques faits historiques doivent être rappelés. Dans les sources, la première mention d'Hilaire en tant qu'évêque de Poitiers date de 356, il assiste alors au concile de Béziers qui marque le début de sa prise de position contre l'arianisme. Cette hérésie avait été condamnée en 325 lors du concile de Nicée : les évêques présents avaient défini que le Christ était le Fils unique du Père et consubstantiel à Lui (en grec, homoousios)(12). L'évêque Athanase d'Alexandrie se montra le plus fervent défenseur de thèse. Cependant, plusieurs évêques s'opposèrent à la définition de Nicée, en particulier Eusèbe, évêque de la cité impériale de Nicomédie. Sous l'influence de ce dernier, l'empereur Constantin finit par céderaux partisans d’Arius et il exila Athanase à Trèves. Constance Il fut à son tour favorable aux ariens et il persécuta les évêques fidèles au concile de Nicée. En 356, un nouveau concile se tint à Béziers, dominé par les évêques hérétiques Saturnin, Ursace et Valens. Hilaire y affirma ses positions antiariennes ce qui lui valut d'être exilé en Phrygie, bien qu'il conserva son titre d'évêque. En 359, Hilaire se rendit au concile de Séleucie.
C'est à la lumière de la Légende dorée que l'on peut expliquer les scènes sculptées sur le linteau de Semur. Le texte commence ainsi : « À cette époque, le pape Léon, perverti par l'erreur des hérétiques, convoqua un concile général des évêques, et Hilaire se joignit à eux sans avoir été invité. À cette nouvelle, le pape interdit à quiconque de se lever pour lui faire une place ». Ces lignes sont illustrées par la scène de gauche sous le rang de palmettes : trois évêques assis symbolisent les participants au concile et Hilaire est debout à leur droite. « Quand il fut entré, le pape lui dit : « C'est toi, Hilaire le Gaulois ?» Et lui de répondre : « Je ne suis pas gaulois mais de Gaule ; je veux dire que je ne suis pas natif de Gaule, mais un évêque de Gaule. - Si toi, tu es Hilaire de Gaule, moi je suis Léon, évêque du siège de Rome, et juge », dit le pape. Et Hilaire rétorqua :« Si tu es Léon, tu n'es pas le lion de la tribu de Juda, et si tu sièges comme juge, ce n'est pas sur le siège de majesté ». Alors le Pape se leva, indigné, et dit : « Attends un peu que je revienne, et que je te fasse la réponse que tu mérites ». [...] Parti au lieu retiré où l'appelait la nature, il périt de dysenterie, et c'est en répandant là toutes ses entrailles qu'il finit misérablement sa vie ». La mort abominable du pape hérétique est figurée complètement à droite du linteau. Elle n'est pas couverte par le rang de palmettes car elle se passe hors de la salle conciliaire. Le pape est assis sur des toilettes, endroit infamant pour mourir. Trois diables l'entourent. Le pape rend l'âme, figurée sous la forme d'un petit corps nu dont immédiatement un diable s'empare Pendant ce temps, les évêques attendent le retour du pape dans la salle du concile : « Cependant, Hilaire, voyant que personne ne lui faisait place, s'arma de patience, et s'installa par terre, en disant : la terre appartient au seigneur ». Au centre du linteau, Hilaire est assis par terre, sa crosse en main. « Et aussitôt, sur décision divine, le sol sur lequel il s'était assis se souleva et l'exhaussa au niveau des autres évêques ». Ce miracle est symbolisé, sur le linteau, par la représentation d'un ange au-dessus d'Hilaire assis au sol. La scène suivante montre à nouveau les trois évêques assis, plus Hilaire installé à présent sur un fauteuil. Face à lui, le trône vide du pape. Près d'Hilaire un « évêque se tient debout et lève sa main en direction du tympan. Cette scène et la précédente - l'intervention de l'ange- figurent sous le rang de palmettes car elles se passent dans la salle du concile. L'histoire s'achève ainsi : « Comme on annonçait la mort misérable du pape, Hilaire se leva et confirma tous les évêques dans la foi catholique, et quand ils furent confirmés, il les renvoya chez eux ». Le récit légendaire d'Hilaire au concile de Séleucie dérive de faits historiques.
La légende d'Hilaire au concile de Séleucie est aussi rare en littérature qu'en art. Pour la période médiévale, un seul autre exemple est connu. Il ornait le cénotaphe d'Hilaire conservé à l'abbaye Saint-Hilaire-de-la-Celle(13).
Pourquoi les seigneurs de Semur ont-ils choisi ce thème iconographique ? Deux interprétations sont proposées, l'une par Avital Heyman, l'autre par Gil Fishhof(14). Ils s'accordent à penser que ce linteau est une prise de position contre une hérésie mais pas nécessairement l'hérésie arienne.En effet, aux XIe et XIIe siècles, l'arianisme est pris comme symbole de toutes les hérésies.Pour Gil Fishhof, l'architecture de l'église de Semur est une manière pour les seigneurs de rappeler que l'illustre abbé Hugues de Semur appartient à leur lignage ce qui accroît leur propre prestige. Il faut interpréter l'iconographie du linteau dans le même sens. Le choix du thème vise certainement lui aussi à glorifier Hugues. Gil Fishhof montre que l'abbé est étroitement associé aux papes Grégoire VII puis Urbain Il dans la conduite de la réforme grégorienne. En particulier, tout en assurant un rôle de médiateur, il prend parti pour le pape dans la querelle des investitures qui oppose Grégoire VII à l'empereur Henri IV. Hugues de Semur est un nouvel Hilaire combattant contre les hérétiques de son temps.Gil Fishhof montre aussi que les familles seigneuriales du XIIe siècle ne font plus établir leur généalogie seulement pour justifier la possession de tel ou tel bien, mais aussi pour asseoir leur autorité et afficher la grandeur de la lignée. Aussi certains recherchent-ils de prestigieux ancêtres, voire les fabriquent. Lorsque l'implantation d'une famille dans une région n'est pas ancienne, comme c'est le cas pour les Semur, on valorise les « ancêtres récents » comme l'abbé Hugues. Finalement, la lecture du linteau par Gil Fishhof révèle la profondeur d'esprit qui présida à sa conception et relativise les critiques qui lui étaient portées jusqu'alors.
En conclusion
L'église Saint-Hilaire est surtout connue pour le bel ensemble qu'elle forme avec le château médiéval des seigneurs de Semur. En revanche, l'histoire de l'édifice a suscité peu d'intérêt ou plutôt la recherche s'est arrêtée aux écrits de Raymond Oursel dont les conclusions ont été reprises dans tous les ouvrages ultérieurs. Pour Anelise Nicolier, il y a bien un changement de projet mais au cours d'une même campagne de travaux. Par conséquent, elle considère que l'ensemble du chantier appartient à la deuxième moitié du XIIe siècle, et plus précisément que l'église date de la fin du XIIe siècle et rien n'interdit de penser que le chantier se soit achevé au début du XIIIe : Saint Hilaire est une église romane qui témoigne de la réception en Brionnais de motifs du premier art gothique comme les ouvertures sous combles, les bases à griffes, le décor des chapiteaux.
Le choix du programme iconographique du portail ouest tout comme les choix architecturaux reviennent au commanditaire de l'église à savoir le seigneur de Semur. L'église est le reflet monumental de l'identité familiale. Cette identité repose sur deux éléments essentiels : puissance et attachement à Cluny. La puissance transparaît dans l'ampleur du bâtiment. Les liens privilégiés avec Cluny se manifestent dans l'hommage rendu à l'abbé Hugues dans l'iconographie du portail ouest et dans la reprise des motifs architecturaux (élévation tripartite, absidiole en encorbellement, pilastres cannelés) caractéristiques de l'abbatiale Cluny Ill.
Inventaire décor & mobilier
La statuaire en plâtre polychrome de style Saint-Sulpice voisine avec d’authentiques œuvres d’art. Dans l’abside, deux grandes statues en bois polychrome que l’on peut dater du XVIIIe siècle représentent, à droite, saint François de Sales évêque de Genève, à gauche, saint Hilaire (?) patron de la paroisse.
Dans le bras droit du transept, on découvre un beau gisant en bois polychrome du XVIIe siècle. Les autres statues en bois polychrome, du XVIe siècle, représentent : saint Sébastien, une Vierge à l’Enfant, saint Jacques le majeur habillé en pèlerin, vêtu d’un long manteau, et coiffé d’un chapeau à larges bords orné d’une coquille saint Jacques et sainte Catherine (Vierge et Martyre du IVe siècle) avec les attributs de son supplice (la roue garnie de pointes brisées et l’épée de la décollation). Elle foule aux pieds la tête de l’Empereur Maximien qui la fit décapiter. On trouve également de la même période, une statue d’un moine et de saint Côme.
L’autel majeur, de forme romane, est resté dans l’abside. On trouve, dans l’absidiole droite, l’autel du Sacré-Cœur, dans celle de gauche l’autel de la Vierge ; dans le bras droit du transept, l’autel du Saint Sacrement. Deux grands tableaux qui peuvent être datés du XIVème siècle représentent la Passion du Christ (« Ecce Homo ») et sainte Catherine avec les attributs de son martyre. Une série abondante de vitraux très colorés ornent l’église de Semur. Ils représentent les Evangélistes et les Pères de l’Eglise (saint Jérôme, saint Grégoire, saint Ambroise). On remarquera les vitraux de saint Hugues, le grand abbé et saint Hilaire, patron de la paroisse.
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Classé le 14/10/1988 : Le Sacré-Cœur adoré par les Anges, huile sur toile, 17ème siècle.
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Classé le 30/12/1988 : Saint Jacques le majeur, statue en bois, 15ème siècle.
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Classé le 04/02/1991 : Le Christ en croix avec saint Martin à cheval et saint Claude, huile sur toile, 17ème siècle.
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Classé le 03/09/1997 : le Christ mort, bois polychrome, 16ème siècle.
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Inscrit le 31/12/1985 : Saint Côme, statue en bois polychrome, 16ème siècle.
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Inscrit le 31/12/1985 : Saint Moine, bois polychrome, 16ème siècle.
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Inscrit le 28/11/1986 : Saint Sébastien, bois polychrome, 16ème siècle.
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Inscrit le 28/11/1986 : Vierge à l’Enfant, bois polychrome, 16ème siècle.
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Inscrit le 28/11/1986 : Sainte Catherine, bois polychrome, 16ème siècle.
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Inscrit le 03/02/1994 : Saint Hilaire ?, bois polychrome, 18ème siècle.
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Inscrit le 03/02/1994 : Saint François de Sales ?, bois polychrome, 18ème siècle.
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Inscrit le 03/02/1994 : Sainte Catherine d’Alexandrie, d’après l’école italienne, huile sur toile, 18ème siècle.
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Inscrit le 03/02/1994 : Ecce Homo : huile sur toile, 18ème-19ème siècle.
Associations engagées
« Les amis de la collégiale Saint-Hilaire »
L’association Les Amis de la Collégiale a pour mission de récolter des fonds pour financer la restauration de l’église de Semur, la Collégiale Saint Hilaire.
L’association organise chaque année un programme de concerts.
Jusqu’à présent Les Amis ont contribué en partie à la rénovation des vitraux, la mise aux normes de l’électricité et un nouveau système de sonorisation et ont pris complètement en charge l’électrification du lustre central.
Pour soutenir les actions de Les Amis de la Collégiale vous pouvez devenir membre de l’association (€16 pour être membre actif, €20 pour être membre bienfaiteur)
Le président est Jean-Luc Mathieu.
03 85 25 23 38.
amis.collegiale.semur@gmail.com
https://semur-en-brionnais.fr/amis/
« Les Vieilles Pierres »
Cette association, créée en octobre 1971, a pour mission de valoriser et de restaurer le patrimoine architectural de Semur-en-Brionnais et plus particulièrement le château fort Saint Hugues.
L’association s’occupe aussi de l’accueil des touristes. Elle propose aussi de nombreuses animations et visites guidées. Elle a permis la réalisation des chantiers de restauration des peintures murales de la chapelle de Saint-Martin-la-Vallée.
Le président est Jean-Louis Dosso-Greggia
Accueil : Lydie Boyer
www.chateau-semur-en-brionnais.fr
03.85.25.13.57
Patrimoine local
Le château de Semur-en-Brionnais
Au sud-est du village, sur un rebord de plateau dominant de 80 m la vallée du Merdasson. Le château de Semur-en-Brionnais est composé d'une imposante tour-logis préromane, que précède au nord-ouest, face au village, un massif d'entrée plus tardif, encadré de deux tours rondes. L'ensemble est ceint d'un vestige de muraille polygonale. Le massif d'entrée fait apparaître aujourd'hui une porte charretière avec passage de herse au premier étage. On y accédait vraisemblablement à l'origine par une rampe droite. Elle est desservie aujourd'hui par une double volée d'escaliers. La porte est flanquée de deux tours rondes, qui sont munies d'archères à ébrasement intérieur droit. La tour, dont l'appareillage témoigne de plusieurs transformations, est de plan rectangulaire (10 x 14 m environ). Elle comprenait un rez-de-chaussée et trois étages carrés. Le rez-de-chaussée est ouvert sur ses faces nord et sud de deux jours en archères, dont l'une au sud, a été agrandie pour former une entrée. L'entrée principale se faisait par le second étage. La façade ouest porte la trace, dans la moitié sud, d'une porte piétonne plein cintre bouchée, alors qu'une porte rectangulaire s'ouvre dans la moitié nord. Cette porte était fermée par un pont levis à poulie. La façade est également percée d'un orifice très important, qui semble être dû à l'élargissement d'une porte. Le second étage était sans doute plus résidentiel. Il comporte en effet, sur le parement nord, des traces d'une belle cheminée encadrées de deux jours en archère. La façade opposée au sud, porte aujourd'hui une grande baie à croisée Le troisième étage est éclairé par deux jours en archère au nord, et par une baie à croisée à l'ouest. L'ensemble des parements intérieurs est fortement rubéfié. (https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)
Sources
- 1120 Le pape confirme au prieuré de Marcigny la possession de cape/lis sancti Hilarii.- 1120 Le pape confirme au prieuré de Marcigny la possession de cape/lis sancti Hilarii.Source : Marcigny 270Biblio : VAN EECKH0UT 2002, p. 163; VAN EECKH0UT 2004 b
- 1142-1144 Accord conclu entre l'évêque d'Autun et les moniales de Marcigny aux termes duquel l'évêque garde ses droits sur l'église de Briant, les moniales leurs droits sur celle de Sarry, les 5 sous jusqu'alors dus à Marcigny sur l'église de Semur étant transférés à l'évêque (quinque solidos debitales quos in ecclesia de Sinemuro habebant). L'archevêque de Lyon Amédée a servi de conciliateur. Le 30/02/1144, le pape Célestin Il confirma l'accord.Source : Marcigny 275,276; Autun 5Biblio : VAN EECKH0UT 2002, p. 163 : il suppose que l'église est devenue paroissiale entre 1120 et 1142; VAN EECKH0UT 2004 b
- 1262 Hugues, archiprêtre de Semur, et les clercs de cette ville (le universitet des clerz demorant en cele meimez ville) reconnaissent avoir reçu d'Isabelle, femme de Renaud comte de Forez, 10 s. v. de rente assis à Semur contre promesse de célébrer à l'octave de la Saint-Jean un anniversaire pour les âmes de ladite Isabelle, de son mari, de ses enfants, de son père et des Beaujeu, de sa mère et des Bâgé, de son premier mari Simon de Luzy, de feu son fils Renaud, enterré à Sept-Fonds et de son beau-père feu le comte Guy et des Forez.Source : Forez 122Biblio : É. Jeannez, dans THIOLLIER 1894, p. 63 ; RHEIN 1920, p. 183 ; OURSEL R. 1946, p. 288.
- 1274 Fondation de la collégiale.Source : Autun 132 ; ADSL- G 531/2 (copie)Biblio : acte traduit par le curé Renard et publié dans le BSEB, juillet 1925,p. 60-61, août 1925, p. 70-71, septembre-octobre 1925, p. 76-77, novembre 1925, p. 83-85 sous le titre : « Titre concernant érection et fondation d'un chapitre de chanoines en l'église Saint-Hilaire de Semur » ; PERARD 1664 (éd.), p. 148-149 ; CUCHERAT 1888, t. 16, p. 135-137 ; É. Jeannez, dans THIOLLIER 1894, p. 63 ; RHEIN 1920, p. 183-184 ; OURSEL R. 1946, p. 288 ; VAN EECKH0UT 2002, p. 163-164; VAN EECKH0UT 2004 b.
- XIVe Mention de l'ecclesia Sinemuri Briennensis. Diocèse d’Autun, archiprêtré de Semur-en-Brionnais. Patron : chapitre de Semur. Le même document indique que le chapitre de Semur patronne l'église de Saint-Martin-la-Vallée et la chapelle Sainte-Marie-Madeleine.Source : Pouillé antérieur à 1312Biblio : OURSEL 1946, p. 288 ; VAN EECKH0UT 2004 b
- XIVe Mention de l'ecclesia de SinemuroSource : Compte du XIVe
- 1669 Visite pastorale de « l'église collégiale et paroissiale Saint-Hilaire » par l'évêque Gabriel de Roquette.Source : ADSL- G 913, f0 29-32
- 1690-1691 Mémoire donné par le doyen du chapitre au sujet de « l'église collégiale et paroissiale ».Source : ADSL- 2G 1, pièces 58 (1690), 59 (1691)
- 1692 Mémoire donné par le doyen du chapitre. L'évêque d’Autun et le roi nomment alternativement aux canonicats.Source : ADSL- G 941
- 1694-1697 Mémoire donné par le doyen du chapitre au sujet de « l'église collégiale et paroissiale ». Création d'un nouveau cimetière, car celui « joignant l’église » est « rempli de cadavres ». Mention de visites effectuées par l'archiprêtre en 1693, 1695 et 1696.Source : ADSL - 2G 1, pièces 60 (1694), 61 (1695), 62 (1696), 63 (1696), 64 (1697).
- 1700 Visite de l'église collégiale et paroissiale par un chanoine de la cathédrale d'Autun.Source : Société éduenne, fonds Cucherat.
- 1729 Visite pastorale effectuée par François Ballard, chanoine de la cathédrale d’Autun, dans le cadre de la visite générale du diocèse par l'évêque Antoine François de Blitersvich de Montcley.Source : ADSL- G 926, f0 379-380
- 1775 La suppression du chapitre est demandé dès 1774. L'évêque d’Autun, YvesAlexandre de Marbeuf, prononce l'extinction le 30/12/1775. Saint-Hilaire demeure église paroissiale. La suppression était déjà projetée en 1762.Source : ADSL- G 323, pièces 2 à 6 ; G 750 (1762)Biblio : RHEIN 1920, p. 184
- 1825 Représentation de l'église sur le cadastre napoléonienSource : ADSL- section El, n° 289
- 1849 Classement au titre des MHSource : ADSL - 1T 274. Dans la base Mérimée, il est indiqué que l'église fut classée en 1862
Notes
1 : L’ensemble du texte sur l’église Saint-Hilaire de Semur-en-Brionnais (historique et description architecturale) a été rédigé en reprenant la notice de : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 3, Corpus, p. 203-232, 2015.
2 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p. 33, 36.
3 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hilaire_de_Poitiers
4 : THIOLLIER 1894 ; RHEIN 1920, p. 183-196 ; VIREY 1926 ; OURSEL R. 1956 ; FAVR0LT 1994.
5 : NICOLIER 2006 ; FISHH0F 2008 a.
6 : Marcigny 270.
7 : Marcigny 275 ; Autun 5.
8 : Autun 132. L'église était paroissiale et collégiale. Le chapitre comptait treize chanoines, il fut supprimé en 1775.
9 : RHEIN 1920, t. 79, p. 188.
10 : ANGHEBEN 2003, p. 330-332.
11: FISHHOF 2008 a et b, 2010 et 2012; HEYMAN 2007.
12 : Sur l'arianisme, voir MAND0UZE 1987, p. 29, 180-184. Sur saint Hilaire, voir VILANOVA 1997.
13 : Le tombeau de saint Hilaire se trouve à l'église Saint-Hilaire-le-Grand.
14 : HEYMAN 2007 ; FISHHOF 2008 a et b, 2010, 2012.