Eglise de Ligny-En-Brionnais

Adresse Le Bourg, 71110 Ligny-en-Brionnais
Teritoire Le Charolais Brionnais
Coordonnées géographique 4.18943, 46.2374
Paroisse de rattachement Paroisse Saint-Hugues-en-Brionnais-Bords-de-Loire
Protection Monuments historiques En Partie
VueLaterale

Historique

Avant la Révolution française, la paroisse de Ligny était rattachée à l’ancien évêché de Mâcon et était sous le patronage de l’abbaye locale de Saint-Rigaud, entièrement détruite aujourd’hui. Les droits seigneuriaux étaient partagés, pour l’essentiel, entre la famille de Vichy et celle de Vauban.

Ligny-en-Brionnais a été amputée d'une partie de son territoire lors de la création, en 1879, de la paroisse de Saint-Edmond, également constituée de terres détachées de Saint­ Maurice-lès-Châteauneuf et Saint-Bonnet-de-Cray(3).

 

Description architecturale

L'église est orientée. Elle possède une nef unique, un transept réduit et une abside. Deux chapelles ouvrent sur la nef au sud. Une sacristie est construite au sud du transept. Le clocher s'élève au-dessus de la croisée.

La nef mesure 7 m de large dans-œuvre. Elle avait déjà cette largeur en 1746 et en 1862(4). En revanche, elle était longue d'environ 11,70 m en 1746, alors qu'en 1862 et aujourd'hui encore, elle mesure 20 m. Cela signifie qu'elle a été allongée de 8,30 m entre 1746 et 1862. Il est possible que l'allongement ait eu lieu avant 1825, car l'église représentée sur le cadastre napoléonien semble correspondre à l'état actuel. La nef de 11,70 m pourrait être la nef romane. Au sud, elle s'étendait légèrement plus à l'ouest que les chapelles, ce qui pourrait signifier que les arcades des chapelles sont percées dans le mur roman.La jonction entre la nef romane et la nef moderne n'est pas visible car les murs sont enduits.

Les murs de la nef sont percés par quatre baies de réalisation tardive, et une porte. Le visiteur de 1746, lui, ne vit qu'une seule baie : la clarté, explique-t-il, provient des chapelles. La nef ne fut jamais voûtée. Les visites de 1705 et 1746 signalent qu'elle est plafonnée, ce qui est toujours le cas actuellement.

Le transept est encadré à l'est et à l'ouest par deux arcades en cintre brisé et à double rouleau. Le rouleau interne est porté par des colonnes engagées à chapiteaux sculptés. La croisée du transept est couverte par une belle coupole octogonale sur trompes. Aunord et au sud, deux arcades en plein-cintre, profondes d'environ 1,10 m, forment les bras du transept réduit. Une porte a été percée tardivement dans le mur sud pour l'accès à la sacristie.

L'abside est percée de deux grandes baies en plein-cintre au nord et au sud. Elles sont contemporaines l'une de l'autre, mais elles ne sont pas romanes. Il s'agit d'une baie en plein-cintre, relativement étroite, dont l'arc est taillé dans un bloc monolithique et dont les montants sont chanfreinés. Elle devait présenter un fort ébrasement intérieur. L'abside est voûtée en cul-de-four, ce qui explique la présence de trois contreforts dont l'un est placé sous la baie axiale. Les contreforts présentent eux aussi des traces de marteau taillant. Les modillons nus sont certainement tardifs, mais la corniche pourrait être ancienne.

Le clocher, de plan carré, s’élève au-dessus de la croisée du transept. La souche est aveugle et une moulure la sépare des deux niveaux supérieurs. Le premier niveau est percé d'une baie en plein-cintre par face, tandis qu'au deuxième niveau, chaque face possède une baie géminée dont les ouvertures sont en plein-cintre. L'absence de moulure entre les deux niveaux de baies et la forme de ces dernières ne permettent pas de supposer que le clocher soit roman. Plus précisément, une partie de la maçonnerie peut être romane, mais tout est masqué par l'enduit, en revanche, il est certain que les baies sont tardives.

Deux chapelles sont situées cote à cote le long du mur gouttereau sud. Elles ouvrent chacune sur la nef par une arcade. Ces chapelles sont visibles sur le cadastre de 1825, et elles sont mentionnées dans les visites pastorales de 1705 et 1746. D'un point de vue stylistique, nous situerions la construction de la chapelle orientale dans les années 1470- 1490 et celle de la chapelle occidentale vers 1490-1500(5).

La chapelle orientale est rectangulaire. L'arcade en cintre brisé qui la sépare de la nef repose sur des bases prismatiques. Son mur sud est percé d'une grande baie en cintre brisé. Le mur oriental accueille une sorte d'enfeu richement mouluré et couvert d'un arc en accolade. Au nord de cet enfeu se trouve un jour couvert d'un linteau en accolade. Il s'agit d'un conduit percé en diagonale dans le mur et qui aboutit dans l'angle sud-ouest du bras sud du transept. Il est actuellement fermé par une porte en bois. La chapelle est voûtée d'ogives. La retombée s'effectue sur de minces colonnes engagées sans l'intermédiaire de chapiteaux.

La chapelle occidentale est rectangulaire, mais elle est moins large et moins profonde que la précédente. Elle ouvre sur la nef par une arcade en cintre brisé. Son mur sud est percé d'une grande baie en cintre brisé également. Elle est voûtée d'ogives, lesquelles ne sont pas portées par des supports mais viennent mourir dans les murs.

Décor sculpté

Le décor comprend les chapiteaux et les bases des colonnes engagées de la croisée du transept, et un modillon (6). Ce dernier soutient la corniche du transept, côté nord. Il est orné d'une tête et pourrait être roman.

En conclusion

Au cours du dernier tiers du XIe siècle, la veuve du fondateur de l'abbaye de Saint­ Rigaud donne à ce monastère l'église paroissiale de Ligny. Actuellement, l'église romane est conservée, mais elle a perdu sa façade, après l'allongement de la nef au XVIIIe ou XIXe siècle. En outre, deux chapelles ont été édifiées contre son mur gouttereau sud à la fin du XVe siècle, et son clocher a subi des travaux qui lui ont ôté son aspect roman. L’église a été entièrement restaurée à l’extérieur et à l’intérieur, il y a quelques années et est en bon état.

  • Chapelle
  • ChapelleLaterale 2
  • ChapelleLaterale
  • Chapiteau
  • Chevet
  • ClocherEtDetail 1
  • ClocherEtDetail 2
  • ClocherEtDetail 3
  • ClocherEtDetail 4
  • ClocherEtDetail 5
  • ClocherEtDetail 6
  • ClocherEtDetail 7
  • ClocherEtDetail 8
  • Coupole
  • CoupomeSurTrompes
  • Croix
  • DetailModillonsEtClocher 1
  • DetailModillonsEtClocher 2
  • DetailPorteLaterale
  • ElvationLaterale
  • Facade
  • FenetreBouchee
  • LanefVueSurLeChoeur
  • LaNefVueSurLePortailEntree 1
  • LaNefVueSurLePortailEntree 2
  • LeChoeur
  • Modillon
  • PorteLaterale
  • VueLaterale 1
  • VueLaterale 2
  • VueLaterale
  • VueSurLeChoeur

Inventaire décor & mobilier

L’église de Ligny est riche en mobilier. La statuaire en plâtre, de style Saint Sulpice, est d’une uniforme couleur blanchâtre. Elle représente le Curé d’Ars, le Sacré-Cœur, sainte Antoine de Padoue, sainte Bernadette, sainte Thérèse de Lisieux, saint Joseph et une Vierge Reine à l’Enfant. On remarquera cependant une belle Vierge à l’Enfant, statue en bois du XVIIIe siècle, qui a perdu sa dorure. Dans le chœur, une statue en bois polychrome du XVIIIe siècle représente saint Amable. Parmi les quelques vitraux historiés, on remarquera celui de sainte Catherine tenant les attributs de son martyre et celui de saint Benoît, père des moines d’Occident, et aussi une belle Adoration des Berger dans la chapelle orientale. Un tableau du XVIIIe siècle représente une Vierge à l’Enfant en compagnie de Jean-Baptiste enfant qui reconnaît « l’Agneau de Dieu ». Enfin, un très bel autel en marbre, dans le chœur, aux armes de la famille de Vichy est daté du XVIIIe siècle.

Mobilier inscrit ou classé dans l’église de Ligny-en-Brionnais :

  • Classé le 02/11/1991 : Vierge à l’Enfant avec Saint Jean-Baptiste, huile sur toile, 17ème siècle.

  • Inscrit le 05/08/1993 : Vierge à l’Enfant, 18ème siècle, bois sculpté, anciennement peint.

  • Inscrit le 05/08/1993 : Crucifix, bois sculpté anciennement peint, 18ème siècle.

  • Classé le 05/08/1993 : Autel en marbre du 18ème siècle, aux armes de la famille de Vichy.

  • Crucifix d’autel, bois polychrome, 18ème et 19ème siècles, inscription le 14/12/2001.

  • Inscrit le 03/06/1988 : Saint Amable, statue en bois polychrome, 18ème siècle

  • AutelDeLaVierge
  • AutelMajeur
  • AutelMajeurDetail
  • CheminDeCroix 1
  • CheminDeCroix 2
  • ChristEnCroix
  • Confessionnal
  • CrucifixDetail
  • DetailChristEnCroix
  • DetailVitrailChristEtSaintJean
  • LeCureDArs
  • LeSacreCoeur
  • PlaqueCommemorative1914 1918
  • PlaqueFuneraireDeGaspardDeVichy
  • PlaqueFuneraireDetail
  • PorteAvecAcolade
  • PresenceReelle
  • SaintAmable
  • SaintAntoineDePadoue
  • SaintBernadetteSoubirous
  • SainteThereseDeLisieux
  • SaintJoseph
  • Tabernacle
  • TableauViergeALEnfant
  • ViergeALEnfant
  • ViergeReineALEnfant
  • VitrailAdorationDesBergers
  • VitrailCureDArs
  • VitrailDeSainteCatherine
  • VitrailDeSaintJoseph
  • VitrailDeSaintMichel
  • VitrailDeSaintPierre
  • VitrailDuChristEtSaintJean
  • VitrailEnfantJesusDePragues
  • VitrailSaintBenoit

Visites

L’église est d’ordinaire ouverte, et donc libre de visite.
Pour plus de renseignements, contacter la mairie.
Le Bourg 71110 Ligny-en-Brionnais Tél : 03 85 25 82 41
Courriel : mairie.lignyenbrionnais@wanadoo.fr

L’église est à priori accessible aux personnes à mobilité réduite.

Iconographie ancienne

  • LeChevetEtLeClocher
  • VueGenerale

Plans cadastraux

  • CadastreAncien
  • CadastreModerne

Plans architecturaux

  • CoupeLongitudinaleEtDetails
  • CoupesTransversales
  • FacadesEstEtOuest
  • FacadesNordEtSud
  • PlanAuSol

Patrimpine local

L’abbaye Saint-Rigaud 

L'abbaye de Saint-Rigaud se trouve au lieu-dit L'Abbaye, à environ 2,4 km à l'est de l'église paroissiale. Le monastère était situé dans la forêt d'Avaize. L'église abbatiale a disparu, et il ne subsiste qu'une part infime des bâtiments monastiques, en l'occurrence la porterie, l'auditoire de justice, le logis du prieur et un entrepôt. Ils sont aujourd'hui aménagés en habitations et appartiennent donc à un propriétaire privé.

Pour plus d’informations voir : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 2, Corpus, p. 110-132, 2015.

L’emplacement des anciennes douves est toujours visible et souligne le plan ovale de l’ancienne abbaye. En 1971, tout le reste du site, dont l’église, a été entièrement dévasté et nivelé à la suite de « fouilles » entreprises par un ancien propriétaire à la recherche d’un trésor. De nombreux chapiteaux et fragments de sculptures, de différentes époques, ont été réutilisés ou conservés, dans de nombreuses fermes et maisons des environs. (https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)

  • PlanReconstitue
  • RuineAbbayeDeSainRigaud
  • VestigesDeLAbbayeDeSaintRigaud

Sources


- V. 1065-1072 Étiennette, veuve du fondateur de l'abbaye de Saint-Rigaud, Artaud, donne à cette abbaye l'église de Ligny (Liniacus). L'acte est conclu en présence de l'évêque de Mâcon, Dragon. Source : ADSL- H 142 / 1 Biblio : RAMEAU s.d., p. 129 ; Fiche de préinventaire s.d. (ADSL - 5 Fi 259) ; OURSEL R. 1967, p. 122 ; JAL F. 1997, p. 72; JAL F. 2000; VAN EECKH0UT 2003, p. 31 : la charte est postérieure à la mort d'Artaud qui a dû survenir en 1065 ou 1066 et antérieure à 1072 date de la mort de l'évêque de Mâcon, Dragon. 

- XIVe Mention de la curatus Ligniaci.  Source : Compte du XIVe

- XVe Mention de l'ecclesia de Ligniaci, sous le patronage de l'abbé de Saint­ Rigaud. Source : Pouillé antérieur à 1412

- 1513 Mention de l'ecclesia Ligniaci à la présentation de l'abbé de Saint-Rigaud. Source : Pouillé de 1513

- 1705 Visite pastorale par !'archiprêtre de Charlieu. Source : ADSL- G 77 Biblio : RAMEAU s.d., p. 129 

- 1734 Pierre Meunier et Jean La Grange, architectes et entrepreneurs du bâtiment sont nommés comme experts pour procéder à la visite des « églises, bâtiments, granges et autres lieux dépendant de l'abbaye de Saint-Rigaud », dont l'église de Ligny. Source : ADSL- H 170 / 58

- 1746 Visite pastorale de l'église Saint-Jacques-et-Saint-Philippe par l'évêque H.-C. de Lort de Sérignan de Valras. Nominateur : abbé de Saint-Rigaud. Source éditée : DECHELETTE (éd.), 1898-1902, t.6, p. 408-434 Biblio : RAMEAU s.d., p. 129 ; Fiche de préinventaire s.d. (ADSL- 5 Fi 259)

- 1757 Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini. Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 254

- 1825 Représentation de l'église sur le cadastre.Source : ADSL- Cadastre napoléonien, section Dl, n° 253

- 1862 Différents courriers rédigés par un instituteur, le maire et le sous-préfet signalent que l'église est trop petite, et que la commune sollicite une aide de l'État pour procéder à son agrandissement. Le maire précise que la nef est longue de 20 met large de 7 m. Source : ADSL- 0 1075 Biblio : Fiche de pré-inventaire s.d. (ADSL - 5 Fi 259)

- 1901-1902 La municipalité projette d'acquérir, près de l'église, un terrain où bâtir une nouvelle église (cadastre de 1825, section D, n° 269). Les plans et devis sont dressés par l'architecte Alfred Poinet le 10/07/1901, et le géomètre Berland dessine un plan topographique le 19/06/1902, sur lequel il fait figurer l'église projetée. La fabrique avait obtenu des legs pour financer la reconstruction, mais la population s'opposa à la réalisation du projet. Source : ADSL- 0 1935 ; V 109 (legs) Biblio : Fiche de pré-inventaire s.d. (ADSL - 5 Fi 259)

- 1911-1912 Travaux de couverture. Devis dressé par l'architecte Antoine Truchet le 09/06/1911. Traité de gré à gré passé le 15/08/1911 avec l'entrepreneur Laurent Perceveaux. Un devis pour des travaux supplémentaires (carrelage, réfection des vitraux) est établi le 24/02/1912 par le même architecte, et ils sont réalisés par le même entrepreneur. Les travaux sont achevés le 08/08/1912.Source : ADSL- 0 1075 Biblio : Fiche de pré-inventaire s.d. (ADSL - 5 Fi 259) : A.-M. Oursel présente ces travaux comme étant la reconstruction de la nef, mais concrètement les devis n'évoquent que le remplacement des tuiles et du vieux carrelage.

Notes

1 : L’ensemble du texte sur l’église de Ligny-en-Brionnais (historique et description architecturale) a été rédigé en reprenant la notice de : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 2, Corpus, p. 98-109, 2015.

2 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p.54

3 : O 1935. La commune de Saint-Edmond ne date que de 1932.

4 : Le procès-verbal de 1746 indique 24 pieds = 7,80 m.

5 : Nous remercions Julie Aycard, docteur en histoire de l'art, pour l'aide apportée à la datation de ces chapelles.

6 :Les chapiteaux de l'arc triomphal ne sont pas achevés.

 

Vue par drone

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