Introduction

Perrigny-sur-Loire est une située dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle fait partie de la Communauté de Communes Entre Arroux, Loire et Somme. Située dans la partie ouest du département, l’église a conservé quelques éléments de l’époque romane. La nef a été reconstruite en 1853 et l’étage du beffroi a été restauré en 1870. Elle est placée sous le vocable de l’Assomption dont la fête est célébrée le 15 août.

Sur le plan hagiographique, la croyance en l’Assomption de la Vierge Marie, élevée au Ciel après sa mort, a mis longtemps à s’imposer. Dans la sainte Ecriture, cette tradition ne repose sur aucune référence précise. Dans l’église d’Orient, on a d’abord fêté la Dormition, c’est-à-dire le sommeil de la Vierge et la montée au ciel de son âme. En Occident, on ne fêtera l’assomption corporelle qu’à partir du IXe siècle, confirmée par les grands théologiens du XIIIe siècle. Mais c’est seulement en 1950 que sera proclamé le dogme de l’Assomption de la Vierge, par le Pape Pie XII. L’iconographie de l’Assomption est riche : en Orient, on représente plutôt la « Dormition » de la Vierge ; elle meurt ou plutôt s’endort, et le Christ reçoit son âme. En Occident, on représente plus volontiers l’Assomption corporelle de Marie qui monte au ciel, portée par des anges.
(Source : Ducher-Suchaux (Gaston) et Pastoureau (Michel) : « La Bible et les Saints », guide iconographique, Flammarion, 1990, p.48-49.)

Historique

Perrigny-sur-Loire est mentionné pour la première fois sous le nom de Pocrinium dans l’Itinéraire d’Antonin (1). Dès le XIe siècle, une église est attestée. Les baies de l’abside, brisées, peuvent être estimées à la deuxième moitié du XIIe siècle. (2)

L’église de Perrigny-sur-Loire était originellement vocable de la Vierge et dépendait de l’abbaye Saint-Philibert de Tournus. En 1260, elle est rattachée à celle de Cluny par un don de l’évêque Girard. (3) En 1584, suite au décès de François de Ramilly, seigneur de la Bondue et de Charnay, et gentilhomme du duc d’Alençon, sa sépulture est installée au cœur de l’église. Le reste de sa famille y est également enterré par la suite. (4) Une visite des feux datée de 1729 mentionne ceci : « […] sanctuaire lambrissé, chœur lambrissé aussi ; point séparé du sanctuaire. Murs en mauvais état ainsi que les fenêtres et le pavé. Clocher en état. (5) » 

A noter qu’une statue de Sainte Reine présente jusqu’en 1771 fait l’objet d’une importante dévotion par des pèlerins. En 1793, en pleine Révolution, l’église est brûlée presque intégralement, seuls subsistent les murs porteurs et le clocher. (6) Entre 1852 et 1853 a lieu la reconstruction de l’église, financée par le maire Justin Louvancour, la population locale, ainsi que des subventions octroyées par Napoléon III et des congrégations religieuses.

Le clocher est restauré en 1870 et un étage de beffroi est ajouté afin par l’architecte charolais Della-Jogna. (7) En 1872, il est accolé à la nouvelle église puis est doté d’une cloche trois ans plus tard, financée par Albert Huet et Léonie Louvancour. (8) Le couvreur Antoine Duchassin, de Bourbon-Lancy, effectue des travaux à la toiture de l’église en 1911.(9) Plusieurs documents conservés à la mairie de Perrigny nous informent sur les restaurations effectuées à la fin du XXe siècle. (10) Dès 1984, les enduits extérieurs et la toiture sont restaurés, respectivement par le menuisier Muneret de Perrigny-sur-Loire et l’entreprise Lazzarini de Digoin. Les voûtes de la nef et du chœur sont ensuite réalisées en 1987 par les entreprises Labussière et Fargeot. De nouveaux vitraux sont installés en 1993 par le verrier Paul Duckert, de Marcilly.

L’électricité est refaite en 1995 par une entreprise de Coulange, dans l’Allier, et les enduits intérieurs sont repris par l’entreprise digoinaise Gouby. Enfin, en 2003, ces entreprises réalisent des reprises sur leurs travaux de 1995. La même année, un caniveau ainsi qu’un accès handicapés sont également aménagés par la commune.

Description architecturale

Extérieur 

L’église de Perrigny-sur-Loire dispose d’un plan en croix latine. Deux portes permettent l’accès à l’édifice : une principale, sur la façade occidentale et une secondaire sur la deuxième travée de la nef. La façade est surmontée d’un oculus dont le vitrail représente l’Agneau mystique. Les murs sont d’une épaisseur importante, d’environ 90-95cm. On sait qu’ils ont résisté, en grande partie, à l’incendie de 1793. De par leur épaisseur, Alain Guerreau suggère qu’ils pourraient avoir une origine romane. (11) Ce dernier suppose également que le clocher primitif se trouvait à la croisée et suite à un effondrement au XVe ou XVIe siècle, aurait été reconstruit ailleurs (en l’occurrence, dans une tour au sud du chœur).

Ses deux contreforts d’angles remonteraient quant à eux plutôt au XIXe siècle. La partie supérieure est de style néo-roman, arborant sur chaque face deux baies géminées en plein cintre qu’une simple colonnette sépare, surmontées d’un petit oculus. L’ébrasement de chaque baie est peint d’une alternance de rouge et jaune ocre pour marquer l’appareillage. Le tout est surmonté d’une pyramide à quatre pans couverte d’ardoises.

Tout le reste de l’édifice est couvert de tuiles et dispose d’une corniche de brique soulignant la toiture sur son pourtour. La sacristie se trouve en pendant du clocher, côté nord. Le chœur est éclairé par deux baies en plein cintre, tandis que le chevet dispose de baies en arc brisé réalisées en grès rouge. Trois contreforts composés du même matériau aux dimensions très modestes sont visibles sur le mur du chevet. Guerreau suggère une datation pour ces éléments remontant au XIIe siècle, au milieu ou à la deuxième moitié. (12)

Intérieur

L’église actuelle remonte essentiellement au XIXe siècle. Elle dispose d’une nef composée d’un vaisseau central et de deux bas-côtés. Deux rangées de quatre colonnes de bois séparent la nef de ses bas-côtés et la divisent en cinq travées. Le plafond est lambrissé, voûté en berceau au niveau du vaisseau central et simplement plat au niveau des collatéraux, à l’exception de la dernière travée, dont les voûtes imitent des croisées d’ogives. Le chœur, à la voûte également lambrissée, est voûté en anse de panier. Enfin, l’abside est quant à elle maçonnée et voûtée en cul-de-four.

Plans architecturaux

Etat, renovations & classement

XIXe siècle :

• 1852-1853 : reconstruction de l’église.
• 1872 : clocher accolé à la nouvelle église.
• 1875 : nouvelle cloche installée.

XXe siècle :

• 1911 : toiture.
• 1984-1986 : enduits extérieurs, toiture.
• 1987 : réfection des voûtes de la nef et du chœur (bois).
• 1993 : vitraux.
• 1995 : réseaux électriques et enduits intérieurs.

XXe siècle :

• 2003 : reprises des opérations de 1995 + caniveau et accès handicapés.

Décor & mobilier

• Fonds baptismaux, calcaire rose, période romane (13), ornés de sculptures d’hommes + fonds baptismaux en marbre période classique + bénitier en pierre à motifs de végétaux/fers à cheval/boucles.
• Médaillons en bas-relief représentant différentes scènes religieuses, cuivre, période classique, nef. (14)
• Bas-reliefs en plâtre (?) représentant la Nativité et l’Adoration.
• Statue de Saint Roch, de Saint Joseph (chœur), du Christ et de la Vierge Marie (autels des vaisseaux nord et sud de la nef), de la Vierge à l’enfant (nef, mur sud). Tous en bois peint sauf la Vierge, en pierre/plâtre.
• Tableaux représentant une Vierge à l’Enfant (15) (mur ouest de la nef), le Christ en Homme de douleur « Ecce Homo » (mur nord de la nef) et la Résurrection (mur sud), ainsi que deux toiles figurant le baptême du Christ par Saint-Jean-Baptiste.
• Christ en croix, bois peint, nord de la nef (surmonte le tableau précédent).
• Chaire (chœur).
• Trois autels (nef et chœur).
• Confessionnal, angle nord-ouest de la nef.
• Chandeliers, croix de procession, crucifix.

Actualités & visites

Mairie
41 impasse de la Tuilerie 71160 Perrigny-sur-Loire France
Tél. 03 85 53 81 32
Mail : mairie@perrignyloire.fr
https://www.cceals.fr/

L’église est ouverte à la visite.

Iconographie ancienne

Plans cadastraux

Patrimoine local

Ville de Bourbon-Lancy

tourisme et thermalisme : https://bourbon-lancy.fr/

Office Tourisme : https://tourisme-bourbonlancy.com/ Tél/ 03 85 89 18 27

Musée Saint-Nazaire à Bourbon-Lancy 

Exemple remarquable de l’architecture romane, construite au XIe siècle et classée Site Clunisien, cette église de Bourbon-Lancy se rattache au premier âge roman. Aménagée en musée au XIXe siècle, elle contient les œuvres de deux peintres Bourbonniens : Rameau, le peintre de la Loire et Merlette, sujets militaires. A voir également les œuvres de Puvis de Chavanne, Bouchard, Vinon, Barrias... et de nombreuses pièces archéologiques locales. 

Toutes les images

Notes

1 : COURTÉPÉE, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 1848, p. 197.
2 : GUERREAU, « Perrigny-sur-Loire », Notices brèves sur les monuments relevés durant la campagne de 2012, 2012, p. 4.
3 : Ibid, p. 197.
4 : Ibid, p. 198.
5 : Archives départementales de Saône-et-Loire, G 926.
6 : Mairie de Perrigny-sur-Loire, Perrigny-sur-Loire – Historique, 1990.
7 : ADSL, Base OURSEL, 5 FI 348, Fiche monument - Église paroissiale de l'Assomption-de-la-Sainte-Vierge.
8 : Mairie de Perrigny-sur-Loire, Perrigny-sur-Loire – Historique, 1990.
9 : ADSL, O 1502.
10 : Archives municipales de Perrigny-sur-Loire.
11 : GUERREAU, p.4.
12 : Ibid, p. 4.
13 : ADSL, Base OURSEL, 5 FI 348/1, Fiche objet – Bénitier époque romane, 1973.
14 : ADSL, 5 FI 348/1, Fiche objet - Deux reliefs : Annonciation et Assomption (médaillons) époque classique, 1973.
15 : ADSL, 5 FI 348/1, Fiche objet – Tableau : Nativité v. 1900, 1973.