Historique
Plusieurs noms désignent Cuisery à travers l’histoire : Cusery, Cuyseriaco, Cuseretum, Cusiriacum, etc… Cette commune dépendait de l’archiprêtré d’Ormes et du diocèse de Chalon (1). Saint-Pierre, aujourd’hui simple chapelle, était église paroissiale avant la construction de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption au XVIe siècle. Impossible de déterminer précisément quel fut son rôle suite à cette construction. On sait cependant qu’un cimetière marquait son pourtour, en usage au moins jusqu’au XVIIIe siècle (2). Le 6 février 1941, elle est inscrite au titre des monuments historiques (3).
Cuisery apparaît pour la première fois en 927 dans un Cartulaire de Cluny, sous le nom de « villa Cusiriaco » (4). Elle réapparaît en 1120, le 10 mai plus précisément, cette fois avec son église, dans une bulle du pape Calixte II, dans laquelle il confirme les privilèges de l’abbaye de Tournus : « « in Cabilonensi, […] ecclesiam […] de Cusiriaco » (5). Celle-ci nous apprend de plus que Cuisery se trouvait au sein du diocèse de Chalon, en plus de dépendre de Tournus. Notons qu’en 1935, Marcel et Christiane Dickson estiment la construction de l’ancienne église Saint-Pierre entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe (6), ce qui correspond chronologiquement à cette première mention d’une église à Cuisery. Un autre pape, Alexandre III, nous apprend sensiblement la même chose dans sa bulle datée de 1179, seule la graphie du nom change légèrement : « In Cabilonensi : […] Ecclesiam de Griviliaco, de Cuyseriaco » (7). Il est probable qu’elle cesse progressivement d’être utilisée pour le culte à compter de la construction d’une chapelle par Girard de Thurey en 1348 (8), sans compter l’autre église au début du XVIe siècle. Un grand nombre de sources sont trouvables à travers les siècles pour Cuisery et sa châtellenie, à propos de seigneurs, de capitaines-châtelains, de pillages et attaques subies ou encore au niveau de l’évolution de sa population, mais bien peu concernent directement l’église Saint-Pierre (l’église actuelle présentant bien plus d’intérêt du point de vue stylistique et de son mobilier, c’est celle-ci qui est privilégiée).
À travers les siècles, la chapelle Saint-Pierre occupe divers rôles : lieu de stockage de denrées diverses, grange… et passe aux mains de plusieurs propriétaires. La commune de Cuisery en fait l’acquisition en 1978 et entame plusieurs campagnes de restauration qui débutent entre 1980 et 1982. (9) Sont effectués : la consolidation des contreforts, la reprise des maçonneries des soubassements et fondations, nettoyage des jointements et des murs extérieurs, reprise des enduits intérieurs, réouverture d’une baie romane bouchée, bouchement d’une baie moderne à l’est ainsi que la réfection de la couverture en laves. (10) De nos jours, sa fonction se limite à l’accueil d’événements culturels.
Saint Pierre est l’un des deux premiers apôtres appelés par Jésus. Malgré son rôle considérable dans la fondation de l’Eglise, sa vie est mal connue. Il était pêcheur sur le lac de Génésareth avec son frère André. D’abord appelé Simon, l’aîné reçoit du seigneur le nom de Pierre, signe de son rôle dans la construction de l’église à venir. Jusqu’à l’Ascension, sa vie se confond avec celle de Jésus. Après la Pentecôte, l’apostolat de Pierre se déroule en Palestine et en Asie Mineure, où il fait de nombreux miracles et conversions. Chef de la première communauté chrétienne de Jérusalem, il est mis en prison par Hérode, puis délivré par un ange. Vers 44, Pierre part pour Rome, où il reste jusqu’à la fin de sa vie, organisant l’Eglise romaine, dont il aurait été le premier évêque.
Sa mort est située tantôt en 64, tantôt en 67, le même jour que celle de Paul, lors des grandes persécutions de Néron. Pierre aurait été crucifié. Pierre est l’un des saints les plus importants et les plus populaires du christianisme. À la fois « prince des Apôtres », lieutenant du Christ, portier du Paradis au Ciel, il fait l’objet depuis longtemps d’un culte considérable et universel. Après celui de Jean, son nom de baptême est le plus répandu. (11)
(Texte réalisé par Nathan Chauveau, étudiant en Master 2 histoire de l’art à l’université de Bourgogne, mars 2024)
