Chapelle Saint-Georges
Adresse | Le Bourg, 71800 Saint-Symphorien-des-Bois, France | |
Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
Coordonnées géographique | 4.2675, 46.3224 | |
Paroisse de rattachement | Paroisse Sainte-Marie-Sous-Dun | |
Protection Monuments historiques | Non |
Présentation
La chapelle Saint-Georges est située sur la commune de Saint-Symphorien-des-Bois, au hameau de Saint-Georges, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Saint-Symphorien-des-Bois fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de La Clayette-Chauffailles en Brionnais. L’église paroissiale de l’époque médiévale était située au lieudit le Vieux-Bourg. Délabrée et trop petite pour contenir la population en pleine croissance, elle a été détruite et une nouvelle église a été construite dans les années 1858 à 1869, d’après les plans de l’architecte départemental André Berthier, sur la colline de Montalon. La chapelle de Saint-Georges, située au hameau du même nom, est difficile à dater.
Historique
La paroisse Saint-Symphorien est attestée dès la fin du Xe siècle. Les sources médiévales traitent à plusieurs reprises du hameau de Giverdier. Il se situe à mi-distance entre le bourg et la chapelle Saint-Georges, et il est cité dans les cartulaires de Marcigny et de Paray-le-Monial aux XIe et XIIe siècles. Selon le frère Maxime Dubois, l’existence d’une voie romaine, entre Saint-Symphorien et Dyo, est attestée. On a retrouvé en 1770, au lieu-dit « Champ Barlet », une colonne ornée de bas-reliefs, ainsi que des médailles du Haut-Empire romain, puis au XIXe siècle, des tombes au hameau de Giverdier (2). Le même auteur rappelle qu'une borne dite des Quatre Seigneurs, qui était plantée au centre de la paroisse de Saint-Symphorien fut, par suite de longs procès avec les curés du lieu, changée plusieurs fois de place et enfin reléguée au hameau de Saint-Georges ; cette pierre, ornée d'une coquille Saint-Jacques, se trouve à l'angle d'un mur placé à l'entrée de la cour donnant accès à la chapelle.
Sous l’Ancien Régime, la paroisse faisait partie de l’archiprêtré de Bois-Sainte-Marie, dans le diocèse d’Autun ; elle était sous le patronage du prieur de Paray-le-Monial.
La chapelle Saint-Georges était autrefois sous le vocable de Saint-Fortunet (ou Fortunat). Elle semble être le lieu de culte le plus ancien de la commune. A proximité de la chapelle, les eaux de la fontaine de Saint-Georges possédaient, dans la croyance populaire, des vertus de guérisons contre des maladies atteignant les enfants : épilepsie ou rachitisme. Cette chapelle est, encore aujourd'hui, un lieu de pèlerinage pour les "Blancs" (minorité religieuse anticoncordataire) qui viennent prier, dans ce lieu, chaque année, après la fête de saint-Georges.
Saint-Fortunet (ou Fortunat), l’un des trois diacres martyrs (vers 212) considérés comme les fondateurs de l’église de Valence, est connu dans cette région comme le saint patron du monastère bénédictin de Charlieu, fondé à l’époque carolingienne, en 872 (3).
Description architecturale
Les sources textuelles relatives à ce bâtiment n'ont jamais été recensées. Le bâtiment n'a fait l'objet d'aucune étude, mais différentes datations (du XIe au XVIIe siècles) ont été proposées.
La chapelle est orientée. Elle possède un plan trapézoïdal. À l'intérieur et à l’extérieur, les parements disparaissent sous l'enduit. Mais, là où des plaques d'enduits sont tombées, on devine une maçonnerie en blocage de moellons. À l'intérieur comme à l'extérieur, les surfaces murales sont lisses et nues.
L'édifice, dont la nef unique est plafonnée, possède deux portes, une en façade, l'autre dans le mur sud. La porte ouest présente un encadrement chanfreiné, et l'arc brisé qui la couvre est constitué de quatre claveaux, elle pourrait donc dater du XVIe siècle. La porte sud est elle aussi attribuable au XVIe siècle, elle présente le même encadrement chanfreiné, et une accolade raide orne le linteau. Une porte était percée dans le mur nord en face de la porte méridionale. Elle est aujourd'hui bouchée mais, à l'extérieur, son arc en accolade et les bases de ses piédroits sont encore visibles. La tradition orale rapporte que ces « trois » portes servaient d'entrées aux principaux seigneurs du voisinage.
Deux baies sont percées dans les murs latéraux. Elles fonctionnent par paire se faisant face. Elles sont toutes en plein-cintre, mais les baies orientales sont plus larges et plus hautes. Ces ouvertures ne datent pas de l’époque romane.
En résumé
L'époque de construction de la chapelle demeure incertaine. Les sources antérieures à 1671font défaut. Quant au bâtiment, des indices plaident en faveur d'une construction très ancienne (irrégularité du plan, épaisseur des murs et variations de cette épaisseur, maçonnerie sommaire), mais les éléments réellement datables (les portes) sont à situer au XVIe siècle. L'impasse réside dans le fait que les portes ne datent pas les murs, puisqu'elles peuvent être des percements tardifs qui, dans ce type de maçonnerie, n'auront pas laissé de traces.
Décor & Mobilier
On trouve dans la chapelle des statues en plâtre, polychromes, de style Saint-Sulpice qui représentent le Sacré-Cœur, l’Enfant Jésus de Prague, saint Benoît-Joseph Labre, saint Claude et Notre Dame de Lourdes. On trouve également deux belles toiles peintres, mais assez abîmées.
Une toile représentant une descente de croix, vraisemblablement coupée sur les bords, évoque la peinture du Caravage. Elle peut être datée du XVIIe siècle.
Une toile en très mauvais état, qui se trouve derrière l’autel (coffre en bois du XVIIIe siècle aujourd’hui disparu après restauration), peut être également datée du XVIIe siècle. Elle représente saint Georges terrassant le dragon et faisant face à saint Fortunat. Du point de vue iconographique, ce tableau est très intéressant car il représente les deux patronymes successif du village : saint Fortunat, avant la Révolution française, puis saint Georges.
La pierre d’autel, dégagée après restauration de la chapelle, pourrait être ancienne.
Sources
- 1671 Visite pastorale de la paroisse Saint-Symphorien : « Il n'y a qu'une chapelle non ornée ni fondée située au village de Saint-Fortuné » (Source : ADSL- G 916)
- 1690 Visite pastorale de la paroisse Saint-Symphorien par !'archiprêtre du Bois-Sainte Marie : « Il y a une chapelle sous le vocable de Saint-Georges au village de Saint Fortuné ». (Source : ADSL- G 935 f° 140)
- 1693 Visite pastorale de la paroisse Saint-Symphorien : « Dans l'étendue de la paroisse il y a une chapelle dédiée à Saint-Georges ». (Source : ADSL- G 935 f° 142)
- 1696 Mémoire donné par le curé à l'évêque d'Autun: « Dans la paroisse, une chapelle dédiée à Saint-Fortuné et George ». (Source : ADSL- G 935 f° 144)
- 1757 Réponse donnée par le curé de Saint-Symphorien-des-Bois lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini:« Saint George, où est une chapelle rurale, situé sur une montagne, entre le midi et le couchant, à un quart de lieue et demi ». (Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 178-179 )
- 1774 L'abbé Courtépée vit I' « ancienne chapelle Saint-Georges » qu'il qualifie de « bien réparée ». (Source éditée : COURTEPEE, BEGUILLET 1967, t. 3, p. 141-142)
- 1826 Sur le cadastre napoléonien, les églises se distinguent des bâtiments civils figurés en rose par leur couleur bleue. La chapelle Saint-Georges est représentée en rose. (Source : ADSL- cadastre napoléonien, section C2, bâtiment situé entre les parcelles 160 et 163.)
- 1991 Plans réalisés par les étudiants de la Faculté d’architecture de l’Université polytechnique de Gdansk (Pologne). (Source : CEP)
Patrimoine local
- Les hameaux de Giverdier et de Baubigny : ensemble remarquable de maisons anciennes, 17e-18e-19e siècles.
- La Fontaine de Saint-Georges : À proximité de la chapelle, les eaux de la fontaine de Saint-Georges possédaient, dans la croyance populaire, des vertus de guérisons contre des maladies atteignant les enfants : épilepsie ou rachitisme.
Notes
- Le texte sur la chapelle de Saint-Georges a été rédigée d’après la notice : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 3, Corpus, p. 260-271, 2015.
- DUBOIS, 1904, p.199
- PEPKE, Hannelore, Les paroisses, ancêtres des communes en Brionnais, in Histoire et Patrimoine Rural en Bourgogne du Sud, n°10, Les éditions du Centre d’Etudes des Patrimoines, 2015, p.49-50